mercredi 16 mai 2007

Humans and dogs



Les relations entre les hommes et les chiens ne sont pas une mince affaire, mais en arctique il s'agit carrément d'une symbiose entre deux prédateurs: l'un ne peut survivre sans l'autre.
Quand je prenais ces photos, l'hôte des lieux me fît signe avec une bouteille d'aquavit de le rejoindre à l'intérieur pour un verre. Nous avons bu, et beaucoup parlé des chiens. Le plus fascinant de sa meute est Thuna, qui va mettre bas bientôt. Adorable des yeux cristallins argent centré de noir avec un pelage feu, elle est incroyablement intelligente, et je jouais avec elle dans la neige...
L'univers domestique de cette personne est entièrement dédié aux chiens, de la devanture de sa baraque huileuse enduit de la graisse des phoques et des baleines qui pendent d'ici et de là, l'odeur fumée pas désagréable du tout, la lumière et le son, le silence qui est ici un vrai son, le tout vous plonge dans une étrange atmosphère...
Cette personne est d'origine polonaise, et est arrivée au Svalbard par amour à Longyarbyen, puis ce fut la rupture, il s'en alla alors à Ny alesund avec un chien pour devenir ensuite employé de la kingsbay et s'occupper de cette meute. Je ne devoilerai pas sa vie, mais ce fut une vraie rencontre, toute vie est un roman...

Valéry Grancher

Les premières photos de Ny alesund




Quelques commentaires:
- Témpératures autour de -1° à 0
- Température de la mer: 2° C -> en cas d'immersion, on résiste 5 minutes, on est inconscient au bout de 10 et mort au bout de 15 minutes.
Quand on doit se déplacer en zodiac, on se doit de revêtir des combinaisons de survie pour ces raisons...
Je suis sur Ny Alesund même, hébergé à la base Rabot.
Demain, je vais suivre une formation de tir au fusil afin de pouvoir me déplacer dans les alentours: Ici les ours sont aux nombre de 5000, ils sont affamés et assez agressif, et on doit pouvoir se défendre. Ce qui signifie qu'en cas d'attaque d'ours, il faut être capable de le tuer en un seul tir car les six premiers tirs auront servi à l'effrayer...
Tout simplement parce que l'Ours est un animal protégé et seul la défense passive est autorisée:
On doit le tuer si il s'approche à moins de trente mètres de soi malgré les tirs de disuasion.
SI l'animal est abattu, une enquête est ouverte et on doit rendre des comptes.

Ici les règlements son strictes, les sorties rigoureusement organisées, on est pas en station de ski.
Bref tout cela parce que une erreur anodine en ces contrées peut être mortelle, c'est une question de survie.
Le confort est là, les bâtiments sont beaux et modernes, nous disposons de connexions internet haut débit par satellite, les technologies les plus pointues sont utilisées...
Malgré tout cela, la survie induit des règles très pragmatiques et prosaïques, qui ne sont pas sans rappeler celles pratiquées par les shiwiars en amazonie...

Concernant les photos, la première est prise à 17h00, la deuxième et troisième à 00h30: bien que le soleil soit toujours haut, la lumière change et l'atmosphère est d'autant plus mystérieuse, surtout quand on tombe sur un trappeur éleveur de chiens de traineaux: les viandes accrochées sont de la graisse de phoque et de baleine destinées à les nourrir. Le squelette qui pend est un squelette de phoque.
La lumière, la glace et ces chaires donnent une atmosphère très spéciale !
Je fus invité par l'hôte de ces lieux, on but de l'aquavit et ce fut un moment très agréable: l'humanité des territoires extrêmes est toujours fascinante.

Valéry Grancher