vendredi 16 mars 2007

Infâme origine / info origin


"Inforigin" huile sur toile 116*89 cm

Quand je lis les livres actuels publiés chez Taschen "Collectionner l'art contemporain", compilant les itw des plus grands collectionneurs et marchands du monde actuel de l'art, je me vois vraiment comme un être indépendant. J'ai la chance de voir mes oeuvres non consommées, mais juste perçues pour ce qu'elles sont, et reconnues pour ce qu'elles sont. Et comme Picabia qui dans les années 1910 (il ya presque un siècle) ou encore Marcel Duchamp, de jours en jours, face aux discours consuméristes, face à l'assimilation des oeuvres à des produits de luxe de spéculation, qui n'ont le mérite que d'être consommées, face à des collectionneurs banquier de l'art, et marchand producteur hollywoodiens, je me surprend à rire...

Comment prendre ces gens au sérieux ? et ne vous y trompez pas ! l'art contemporain n'a jamais eu vocation d'être pris au sérieux ! Alors quand je vois les débats autour de l'île Seguin, ou encore les prix astronomiques atteints par les croûtes peintes de John Currin, Lisa Yuskavage, John Glenn ou Mark Tansey, je n'y vois que les nouveaux 'Bouguereau' au format idéal pour des niais fortunés (si bien peints par Currin) en mal de reconnaissance médiatique et culturelle ...

Notre époque est risible. Quand on lit la définition salutaire de l'art définie par Nicolas Bourriaud "Une façon d'entretenir des relations avec notre monde", on peut se questionner au sujet de la globalisation du marché de l'art:

Un collectionneur aimant l'art, par l'achat d'une oeuvre, joue le rôle de médiateur d'une oeuvre, mais aujourd'hui les collectionneurs les plus fortunés et les marchands le plus puissants nourrissent une équation 'time to market' : Acheter au bon moment au bon prix, et revendre au bon moment au bon prix ...

Je ne tiens à juger personne, 'il n'y a pas mort d'hommes' et finalement ce n'est pas si grave:
En effet ce marché a au moins le mérite de tirer toute cette population vers les foires (SCOPE, BRIDGE, BASEL, FIAC, FRIEZE, ARCO, ARMORY...) à (Miami, New York, Shangaï, Tokyo, Dubaï, Bâle, Paris, Londres...) nous donnant ainsi l'occasion de boire les meilleurs vins, d'assister aux meilleures parties fines... Et puis de vendre nos oeuvres...

"Tout va bien Madame la Marquise, esquivons les echymoses des esquimaux aux mots exquis"
V.Grancher / Rrose Selavy

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