jeudi 25 janvier 2007

Fonte des glaces et vêlage des Icebergs


Le rôle de l’Antarctique sur le futur niveau des mers se précise.
Le niveau des mers monte d’environ 1,8 mm par an, en raison de la dilatation des océans qui se réchauffent, et de l’apport d’eau douce dû à la perte de volume des glaciers de montagne. Toutefois la masse d’eau douce la plus importante sur Terre est la calotte de glace Antarctique (70% des réserves de la planète). Pour prévoir l'évolution future du niveau des mers, il est donc indispensable d'estimer correctement les variations futures de l’accumulation de neige et des pertes de glace de l'Antarctique. De nouvelles simulations réalisées à l’aide d’un modèle climatique à haute résolution spatiale confirment qu’à l'avenir, l'augmentation de la température en Antarctique aura pour conséquence une augmentation de la précipitation. Comme celle-ci restera stockée longtemps sous forme de neige et glace, la montée du niveau des mers due aux autres contributions en sera ralentie. L'impact de cet effet serait d'environ moins 1,2 mm de niveau des mers par an à la fin du siècle.

Le bilan de masse de la calotte de glace Antarctique a un impact direct sur le niveau des mers ; l’essentiel de la glace perdue chaque année part sous forme d’icebergs qui augmentent le niveau des mers. Ce phénomène est naturellement compensé par l’accumulation de nouvelles neiges en surface, qui – elle – diminue le niveau des mers.

De nouvelles simulations climatiques viennent d’être publiées par des chercheurs du CNRS (LGGE et LMD) et de l'Université de Melbourne ; elles permettent d'évaluer ce deuxième phénomène de façon plus précise qu’auparavant. En effet la résolution spatiale du modèle climatique a pu être réduite à 60 km sur l’ensemble de l'Antarctique (alors qu’elle est de plusieurs centaines de kilomètres dans la plupart des modèles climatiques), offrant ainsi une meilleure prise en compte de processus climatiques à l’échelle régionale, et donc une physique plus réaliste du climat antarctique.

Ces simulations confirment, mais surtout réévaluent, une dualité désormais connue : quand le climat se réchauffe, d’une part la fonte aux bords de la calotte de glace augmente, d’autre part les masses d'air pouvant contenir plus d'humidité apportent plus de neige au coeur de la calotte. Lequel des deux effets est prépondérant dépend avant tout du climat au centre de la calotte de glace : ces nouvelles simulations montrent que l'augmentation de la précipitation au centre de l’Antarctique dominera l'augmentation de la fonte sur les côtes.

Ainsi l’évolution du bilan de masse de surface de l'Antarctique au cours de ce siècle, par le renforcement de l'effet de serre dû aux activités humaines, aura pour effet de ralentir la montée des eaux. Evalué ici à moins 1,2 mm de niveau des mers par an à la fin du siècle, cet effet sera néanmoins insuffisant pour enrayer cette montée du niveau des mers causée par l'expansion thermique des océans et la fonte accrue du Groenland et des autres glaciers du monde. Quant au risque que le vêlage d'icebergs depuis l'Antarctique augmente au cours de ce siècle, la question demeure hélas entière au terme de ce travail.

Contact : Gerhard Krinner, LGGE
Tél. : 04.76.82.42.36
Mail : krinner@lgge.obs.ujf-grenoble.fr

Référence (publication électronique du 9 août 2006) :
Krinner, G., O. Magand, I. Simmonds, C. Genthon, and J.-L. Dufresne, Simulated Antarctic precipitation and surface mass balance at the end of the 20th and 21st centuries, Climate Dynamics, doi:10.1007/s00382-006-0177-x, 2006.

source:http://www.anneepolaire.fr
Crédits Image: IPEV

lundi 22 janvier 2007

Pureté blanche cristalline et mortelle


Les pôles nourrissent les rêves de pureté, de virginité, sentiments souvent refoulés, salis par l'histoire:
Les fantasmes de pureté mis en programme politique ont généré les cataclysmes que l'on connaît, si bien, que dés que ces sentiments nous envahissent face à une vision, une culpabilité taboue naît en nous...

Mais le blanc polaire est séduisant, se maquille de bleu, de rose, de cyan et de sels...

Mais il cache aussi des dioxines et des métaux lourds :
La faible épaisseur de l'atmosphère à ces endroits, la présence des toxines acheminées de nos pays par les courants ariens et marins, provoquent une forte pollution et en fait un des endroits les plus pollués de notre planète.
La dégradation de ces substances est ralentie par le froid, et contamine la biodiversité:
Des ours jusqu'aux planctons, tous sont contaminés par des métaux lourds ! la contamination par endroit a pris des proportions alarmantes.

L'émission de nos pays de gazs CFC (cholorofluorocarbones) détruisent en cet endroit sous l'action du froid peu à peu notre couche d'ozone provoquant ainsi l'absence de protections contre les rayons nocifs de notre soleil:
Les plus connus étant certains UV, mais je ferai pas ici une liste exhaustive bien trop longue...
En effet sous l'action du froid, plus il est intense plus les réactions chimiques destructrices de cette ozone s'amplifient:
En climat tempéré l'azote retient l'ozone, le froid transforme cet azote en neige acide ! De plus la présence du chlore en fait le principal agent destructeur de cet ozone...

Je ne parle pas du réchauffement provoqué par ces gazs à effet de serre, entraînant la fonte des glaces et la fonte des sols gelés: le permaphroste.
Ce dernier en étant gelé emprisonne de grande quantités de méthane et butane, en fondant, il libère ces gazs également à effet de serre, en quantité infinies...
Bref, cela rajoute à la pollution déjà présente...

Si bien que ce blanc n'est plus que le futur linceul de notre monde arrogant !
Et cette pureté devient mortelle.

Crédits Image: Valéry Grancher

dimanche 21 janvier 2007

Ice park world ending


"Ice Park world ending", oil on canvas, (73 * 60 cm) 21.01.2007

A l'heure actuelle, le Svalbard est plongé dans la nuit polaire, les glaces parfois rosies sous un ciel outremer veiné de jade:
Des températures très basses, peu communes et mortelles, et en même temps des phénomènes fascinant comme les aurores boréales qui nous ouvrent les portes des abysses de l'univers:
Des draps de soies dorées, jades ondulent à la verticale sur des hauteurs vertigineuses Ils écrasent le paysage et sont le résultats de phénomènes naturels. Les pôles sont aussi les pôles magnétiques, le vent solaire voient ses particules pénétrer les hautes couches de notre atmosphère, et sous l'effet du magnétisme, ce vent se drappe de soie...

Ces simples visions, nous signifient à quel point nous ne sommes pas un monde fermé et isolé, ni même une bulle oxygénée, mais un monde ouvert qui respire avec les abysses de notre univers.
Et finalement si ces pôles sont des portes vers l'espace, leurs paysages et les conditions climatiques, nous rappellent à quel point la Terre peut être proche de ses voisines solaires (mars ?)

Mais voilà que ces territoires, signe de notre temps, deviennent des hauts lieux touristiques:
Le dernier salon nautique ne compte plus les skippers proposant des virées pendant l'été dans ces régions...
Et finalement à l'heure du point de rupture de notre monde sur le plan de sa vie et son écologie, ces derniers territoires, ces portes sont sur le point de s'effondrer et ne devenir qu'un nouveau type de parc d'attraction !
Peut être y verra t'on très bientôt des hotels 5 étoiles proposant des séjours pendant ces nuits boréales ? avec de belles enseignes multicolores en néon ?
"Ice park" ?

mercredi 17 janvier 2007

Actualités



Qui a dit que les pôles sont différents de l'équateur ? Quel est leur point commun ? Ils sont toux deux les extrêmes de notre monde...

- Catherine Rannou et Laurent Duthion sont désormais en chemin vers le sud austral...

Je sens l'IPEV très occuppés sur l'antarctique, le départ de mes deux compères étant déjà effectué, tout cela devrait démarrer très vite de mon côté ;-)

Du moins je l'espère ...
Je vous tiendrai informé de la suite ...

- Mais dèjà une actualié artistique: L'installation qui sera produite lors de cette résidence devrait être montrée à la Fondation Gottfried Honegger à Mont en Sartoux durant l'été 2007....

Crédits Image: Valéry Grancher

la lettre officielle de sélection du projet

ARTS AUX PÔLES 2007
(Lettre aux artistes)

Premièrement mille mercis pour avoir déposé votre candidature et marqué votre réactivité, lors de ce premier « Appel à projets pour les Pôles », si intempestif et rapide.
Au nom du comité et de l’IPEV, nous sommes heureux de voir la volonté qu’exprime la communauté des artistes en France et ailleurs pour s’engager esthétiquement et activement dans les débats sur la survie de notre planète et particulièrement de ces régions si présentes et presque inaccessibles que sont les pôles.
Vous étiez nombreux et 158 projets ont été consultés. « Le choix » a été très… très difficile, même lors des entretiens avec quelques-uns d’entre vous. Tous vos projets sont magnifiques, pleins de rêves, chargés de poésie, les uns collaboratifs, bardés de technologies, électroniques, interactifs, questionnant l’image, les formes traditionnelles, les autres engagés, expérimentaux, novateurs. Pour ce premier appel, nous avons opté pour « un choix », celui urgent, de projets faisant part d’un esprit collaboratif. Ceux qui ouvrent la voie vers « une présence des artistes aux pôles », pour la création d’un point d’observation dans ces espaces où la France est présente à côté de ses techniciens et de ses scientifiques. L’art dorénavant aura le même statut et les mêmes conditions que les autres disciplines. La recherche esthétique s’engagera davantage avec l’environnement et la nature, elle aura des éléments d’étude et de recherche relevée ou produits sur ces lieux propices et jusqu’alors extrêmement difficiles d’accès.

Le projet « Art aux pôles » est piloté par le duo d’artistes chercheurs VINCENT + FERIA qui ont mené une expérience avec le laboratoire LBPCM de Paris VI en mer de Weddell et en Antarctique en février 2004. Eux et leurs équipes de recherche, attachés à leurs universités respectives, Université Rennes 2 et Université Paris 8, ne cessent depuis leur retour d’activer les enjeux de ce continent par des rencontres, workshops, performances et autres manifestations. Ils sont engagés déjà dans la suite du projet « Pour un Point d’observations et de recherches artistiques aux pôles, et ceci pendant et au-delà le déroulement de l’année internationale polaire 2007-2009.

Les noms des artistes pour les séjours aux pôles :
base Dumont D’Urville en Antarctique:
- Catherine RANNOU
- Laurent DUTHION

base Ny Alesund au Svalbard (Arctique)
- Valéry GRANCHER

Nous souhaiterons également vous proposer, vue la qualité des projets envoyés, de nous apporter votre confiance, pour que votre dossier constitue une « base de données artistiques » pour les objectifs et engagements avec l’art initié par l’IPEV et l’axe de recherche « arts aux pôles » (Vincent Feria, université Rennes 2).
Une exposition peut être envisagée pour que les générations futures qui s’engagent dans la science mais aussi dans l’art, sachent que la préservation du sixième continent et l’attention aux populations et mers du pôle nord, sont capitales à notre survie sur notre planète.

Le Comité, Paris 3 décembre 2006