dimanche 26 août 2007

"Dioxine in Lowenbreene"


"Dioxine in Lowenbreene" huile sur toile, 100 * 81 cm

Lowenbreene est une zone de mesures au Nord de Ny Alesund, je suivais les équipes de glaciologues français là bas, ils prenaient des échantillons de neiges et de glaces pour l'étude de la pollution locale au mercure, et je les photographiais (voir les photos sur le blog). Je peins toujours d'après images, écrans ou photos...
Tout le Spitzberg est contaminé par des dioxines que l'on retrouve dans les chairs de toutes les espèces présentes. Toute la chaine alimentaire est touchée, toute la biodiversité locale est gravement contaminée. Et cette pollution est d'origine anthropique, c'est à dire de notre fait et mode de vie.
J'ai donc eu l'idée de peindre ce paysage avec ces scientifiques au travail dans un décor à la lumière étrange, et une nature semblant vierge avec une présence humaine paraissant paisible... Avec en surimpression la représentation d'une des dioxines les plus toxiques:
Il s'agit d'un représentation de la TCDD: 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine, surnommée dioxine de Seveso (en référence à la catastrophe de Seveso). Elle est une molécule de la famille des polychlorodibenzo-p-dioxines.

La molécule:
- Les boules rouges sont des atomes d'oxygène
- Les boules violettes sont des atomes de chlore
- Les boules bleues sont des atomes de carbone, les boules grises sont des atomes d'hydrogène...
Vos commentaires sont les bienvenues

Valéry Grancher

mardi 21 août 2007

La fonte des glaces arctiques s'accélère


Présentation :
Selon des scientifiques américains, la fonte des glaces s'accélère. En Arctique, la banquise a atteint son plus bas niveau historique.

Selon des chercheurs de l'université d'Illinois Champaign-Urbana, la fonte des glaces s'est accélérée en Arctique et la banquise a atteint son plus bas niveau historique dans l'hémisphère nord. Ils estiment que les records seront largement dépassés avant la fin de l'été.
Selon des données publiées jeudi sur internet par ces chercheurs, le niveau des glaces dans la région de l'Arctique a franchi un seuil record 30 jours avant la date à laquelle le plus bas niveau est habituellement enregistré chaque année.
"Aujourd'hui, les glaces de l'hémisphère nord ont atteint leur plus bas niveau historique", a affirmé William Chapman, météorologue qui étudie le climat arctique à l'université d'Illinois.


"Ce nouveau record intervient un mois avant le minimum annuel habituel. Il reste encore un mois, ou plus, de probable fonte cette année. Il est donc quasiment certain que le précédent record de 2005 sera pulvérisé vers la fin de l'été", a ajouté William Chapman sur le site internet de la revue américaine The Cryosphere Today (site).

Les scientifiques ont ajouté que, cette année, la fonte des glaces s'étend sur des zones géographiques plus étendues que les autres années où les niveaux ont été historiquement bas. "La fonte des glaces en 2007 est unique dans la mesure où elle concerne tout le secteur de l'Arctique. L'Atlantique, le Pacifique et même des secteurs de l'Arctique central montrent de grandes anomalies", ont-ils affirmé.

Sources 25/07/07:
- Le Monde
- Le Nouvel Observateur
- Année polaire

Photo: IPEV

lundi 20 août 2007

Deux siècles de pollution


Equipe de scientifiques faisant des mesures


Deux siècles d’industrie en Amérique du nord ont chargé les glaces arctiques de poussière de charbon, réduisant leur pouvoir réfléchissant et accélérant la fonte. L’effet vient d’être mesuré avec précision.

La combustion des ressources fossiles dans l'industrie et du bois dans les incendies de forêt génère des poussières de carbone (Black Carbon - BC) qui altèrent les propriétés chimiques et physiques de l'atmosphère ainsi que l'effet albédo de la neige.

Différentes mesures effectuées dans des carottes de glace indiquent que les sources et les concentrations de BC dans les précipitations au Groenland ont connu de larges variations depuis 1788, résultats de feux de forêts boréales et de l'activité industrielle. En particulier, après 1850, les concentrations de BC dans la glace ont été multipliées par 7 avec des pics apparaissant lors des hivers.

Les apports de ces deux sources ont pu être déterminés par la mesure de l’acide vanillique (signature des feux de forêt) et du soufre (produit par l’utilisation de combustibles fossiles). « Il est clair que l’essentiel de l’augmentation de concentration en suie à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème provient des émissions de l’industrie, probablement de la combustion du charbon » analyse Joe McConnell. Le pic d’émission semble être intervenu entre 1906 et 1910, période pendant laquelle le dépôt de suie a été huit fois supérieur à ce qu’il était avant l’ère industrielle.

Cette charge en carbone a une fâcheuse conséquence : le pouvoir réfléchissant de la glace (ce que l’on appelle l’albédo) se trouve sensiblement diminué, ce qui augmente l’absorption de l’énergie solaire. La couverture glacée se réchauffe donc plus vite et la fonte intervient plus facilement.

Source : IPEV? 20th-Century Industrial Black Carbon Emissions Altered Arctic Climate Forcing, Joseph R. McConnell, Gregory L. Kok, Mark G. Flanner, Charles S. Zender, Eric S. Saltzman, J. Ryan Banta, Daniel R. Pasteris, Megan M. Carter, Jonathan D. W. Kahl ; Science DOI: 10.1126/science.1144856, 09 août 2007.

vendredi 10 août 2007

Mercure



Voilà une vidéo publiée par l'IPEV au sujet de la pollution au mercure dans le Spitzberg. L'équipe filmée est exactement celle dont un des membres est représenté dans ma dernière peinture "PCB". Le titre ne décrit pas la scène réelle, mais la peinture représente une scène réelle: analyse des neiges et glaces pour la chimie du mercure, et le titre lui, parle d'un autre polluant tout aussi présent et analysé par d'autres équipes...

samedi 4 août 2007

PCB



"PCB dioxin 79° North 12° East", oil on canvas (92 * 73 cm) 4.08.2007.


Au Spitzberg, il n'était pas rare de voir sur les glaciers et les flancs neigeux, des scientifiques en tenue de laboratoire (afin d'éviter de contaminer les échantillons) en train de faire des prélèvements. Et dans ces prélèvements on retrouve après analyse, des taux de mercure vingt fois plus important que n'importe où, et on pense savoir que cela est du à des raisons anthropiques. Et puis on trouve également des taux impressionnant de différentes dioxines dont les plus dangereuses comme les PCB...
Ainsi, ces dioxines s'accumulent sur les différents maillons de la chaine alimentaire et en bout de chaine, les grands prédateurs tels que les humains et les ours polaires sont mille fois plus contaminés que le crill....
Et ces dioxines sont d'origines anthropiques (industries, incinération des déchets ect... ect...)

vendredi 3 août 2007

Tout va bien aux Pôles

Libération ce matin: lien

"«Une première mondiale», «Sensationnel !», «Plus dangereux encore que de sortir dans le cosmos.» La télévision et les médias officiels russes ont retrouvé l’enthousiasme de la conquête spatiale pour narrer la progression de l’Académicien Fiodorov vers le pôle Nord. L’orgasme a été atteint ce jeudi quand deux bathyscaphes, ou sous-marins de poche, sont descendus jusqu’à 4 302 mètres de profondeur à la verticale du pôle pour planter au fond de l’océan arctique. un petit drapeau russe. «Toucher le fond à une telle profondeur, c’est comme faire le premier pas sur la Lune» , a expliqué Artour Tchilingarov, le chef de l’expédition.

Avant de partir, cet océanologue, député au parlement russe, avait souligné le sens aussi politique que scientifique de cette expédition : « L’Arctique est à nous et nous devons y montrer notre présence.»
L’océan arctique recèlerait d’énormes réserves de pétrole, de gaz, mais aussi d’étain, or, nickel, manganèse, plomb, platine et diamant, font miroiter les savants russes. Avec les progrès techniques et le réchauffement cli­­matique, ces réserves pourraient justifier une prochaine conquête du pôle, plaident-ils."

Quand dans ce blog, avant mon expédition, je racontais ma visite inopportune d'un séminaire dédié à l'énergie où il se disait que le réchauffement global et l'épuisement des ressources actuelles étaient synonymes de plus values substantielles, de bénéfices et d'un future radieux pour les compagnies pétrolières !
En effet la flambée du prix du baril va permettre d'augmenter les marges nettes, et des exploitations plus couteuses. Le réchauffement faisant disparaitre la banquise arctique, rend l'implantation des plate-formes pétrolières possibles et rend possible l'exploitation des ressources qui vont évacuer la notion de pénurie sans pour autant faire baisser le cour du baril et les bénéfices...
Mais le plus drôle est que les émissions de CO2, des gazs à effet de serres, la destruction de la couche d'ozone dans la haute atmosphère sont dus à la consommation à outrance d'énergies fossiles. Alors les problèmes iront en s'amplifiant, un réchauffement plus important qui permettra l'exploitation du méthane et du butane du du pergosol.
Les conséquences de ce réchauffement, en partie, à cause de ces raisons anthropiques, sont connues, les dégâts qui en découlent également (typhons, orages, inondation, destructions...). Ces couts sont supportés par les états, et non pas, par les compagnies pétrolières. C'est peut être là, le coeur du problème et le nid de nos futures crises de société.

Par ce fait qui n'est pas innocent de la part des Russes. Le Pôle retrouve sa position stratégique dans notre monde globalisé: Qui va s'accaparer ces fabuleuses richesses ? Le drame de Thulé n'aura pas suffis...