mardi 26 juin 2007

Montage de l'exposition



J'ai toujours lié les deux projets amazonien et polaire: Ils sont frères....
En effet il s'agit de deux captures spatio-temporelles de deux lieux extrêmes de notre monde, l'équateur et le pôle qui ont le même statut à mes yeux.
Il s'agit d'un "time ready made", où la temporalité des films est corrélée à celle du lieu d'exposition. C'est donc en toute logique que ces deux plans se succèderont à Mouans Sartoux dans l'ordre chronologique, comme un rappel de ce qui précède à la capture de cette temporalité polaire.
Le plan fixe amazonien sera présenté le soir du vernissage, jusqu'à ce que le calcul de la vidéo de 24h00 soit terminé, et ainsi le plan polaire remplacera le plan équatorien.
Pas moins de dix jours de temps de calcul, soient 240 heures sont nécessaires pour 12h00 de vidéo haute définition (sous final cut pro) sur une machine apple. Soient vingt jours et 480 heures de calcul pour 24h00 !!!
Le résultat est simple: un travelling de 360 degrés en 24h00...
Ce simple fait aura nécessité une logistique énorme, une performance physique éprouvante: être isolé et seul pendant 40h00 sans sommeil, en plein milieu d'un glacier arctique par des températures largement négatives. le corps a été mis à l'épreuve, j'ai souffert de douleurs à la limite du supportable, du froid. La moindre erreur et le projet disparaissait ! puis après cela, il y a le de-rushage, pas moins de dix jours ont été nécessaires, et enfin la génération du film, et 20 jours de temps machine...
Ce projet aura tout mis à l'épreuve, tant son auteur que les outils:
Je craignais que sous ce froid la caméra ne résiste pas et soit HS, elle a tenu. Le pied robotisé a énormément souffert lui...
Bref le projet se termine, et j'espère juste que les machines ne flancheront pas. Il sera donc montré et opérationnel d'ici une petite quinzaine.
Dans le deux blogs qui concernent ces deux projets, dont le résultat est simple (un plan), sont des cheminements. L'importance spectaculaire et démonstrative est inversément proportionnelle aux efforts et sacrifices déployés pour y parvenir. Les mauvaises langues diront 'tout ça pour ça' et glisseront sur ce projet de façon tout à fait superficielle. L'enjeu du projet n'est pas dans l'image, mais dans ce qui nourrit l'image, et le chemin parcouru pour cette capture d'un espace et d'un temps, à mes yeux, seuls ces éléments à la limite de l'absurde importent...
A l'inverse du grand spectacle globalisé qui nourrit de plus en plus le monde l'art pour devenir un "arternmaint" (contraction de "art" et "entertainment")...

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