lundi 20 août 2007

Deux siècles de pollution


Equipe de scientifiques faisant des mesures


Deux siècles d’industrie en Amérique du nord ont chargé les glaces arctiques de poussière de charbon, réduisant leur pouvoir réfléchissant et accélérant la fonte. L’effet vient d’être mesuré avec précision.

La combustion des ressources fossiles dans l'industrie et du bois dans les incendies de forêt génère des poussières de carbone (Black Carbon - BC) qui altèrent les propriétés chimiques et physiques de l'atmosphère ainsi que l'effet albédo de la neige.

Différentes mesures effectuées dans des carottes de glace indiquent que les sources et les concentrations de BC dans les précipitations au Groenland ont connu de larges variations depuis 1788, résultats de feux de forêts boréales et de l'activité industrielle. En particulier, après 1850, les concentrations de BC dans la glace ont été multipliées par 7 avec des pics apparaissant lors des hivers.

Les apports de ces deux sources ont pu être déterminés par la mesure de l’acide vanillique (signature des feux de forêt) et du soufre (produit par l’utilisation de combustibles fossiles). « Il est clair que l’essentiel de l’augmentation de concentration en suie à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème provient des émissions de l’industrie, probablement de la combustion du charbon » analyse Joe McConnell. Le pic d’émission semble être intervenu entre 1906 et 1910, période pendant laquelle le dépôt de suie a été huit fois supérieur à ce qu’il était avant l’ère industrielle.

Cette charge en carbone a une fâcheuse conséquence : le pouvoir réfléchissant de la glace (ce que l’on appelle l’albédo) se trouve sensiblement diminué, ce qui augmente l’absorption de l’énergie solaire. La couverture glacée se réchauffe donc plus vite et la fonte intervient plus facilement.

Source : IPEV? 20th-Century Industrial Black Carbon Emissions Altered Arctic Climate Forcing, Joseph R. McConnell, Gregory L. Kok, Mark G. Flanner, Charles S. Zender, Eric S. Saltzman, J. Ryan Banta, Daniel R. Pasteris, Megan M. Carter, Jonathan D. W. Kahl ; Science DOI: 10.1126/science.1144856, 09 août 2007.

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