lundi 28 mai 2007

Relache



Aujourd'hui est un jour férié, de plus le temps étire l'hiver: En effet nous subissons une tempête de neige avec des températures relative entre -13 et -16 °C.
Mais cette tempête transfigure le paysage alentour et le pare de lumières presque féériques. Tout devient une déclinaison des blancs, gris, bleus, aciers. L'eau dans le Fjord est formée en houle, les embrunts sur les côtes se mélangeant aux flocons de neiges, donnent une dimension supplémentaire à cette atmosphère si étrange.

D'ailleurs, nous n' avons pas hésité à effectuer une sortie en bâteau par ce temps afin de collecter de l'eau des glaciers (vous verrez cela dans l'émission metropolis d'Arte qui m'est consacrée)

dimanche 27 mai 2007

Where is our mind ?



Voilà la pièce que je désirais réaliser, a été produite: Elle ne se nomme pas "Where is my mind ?" comme je l'avais à l'origine prévu (trop névrotique à mon goût), mais "Where is our mind ?": C'est une façon pour moi de questionner la présence humaine en ces endroits extrêmes au "Top of the word" comme on se plaît à le dire ici.
D'autre part, les investigations et recherches scientifiques faites en cet endroit sont une forme d'élèvation du savoir et d'une conquête des territoires de connaissances inconnues à ce jour: Tel le mythe d'Icare, cela apporte une élèvation intellectuelle de la communauté humaine, qui, ensuite ne cesse de retomber dans la prosaïté du corps de l'humanité, et, de sa précarité en ce monde, cet environnement. Ce ballon représente cela, il s'élève tel Icare aux limites de nos cieux à une altitude sub-orbitale (33 OOO mètres) pour ensuite retomber dans la prosaïté de son corps d'objet et chuter sous l'action de la gravité terrestre...

La performance a consisté à peindre sur un volant en papier l'expression "Where is our mind ?" en couleur rouge (couleur de l'activité) . Le diluant utilisé est de l'eau issue du glacier du roi du Kongsfjorden. Ce papillon est accroché à un ballon météo lâché le 27 Mai 2007 à 12H45 à 79° Nord 12° Est. Ce ballon est monté en 2h30 à une altitude de 33 000 mètres.

L'autre fait marquant de ce jour est ma production de bois de rennes tagués des logos a suscité la curiosité de la chaîne allemande ici présente, ZDF: En effet ils ont su par Arte que le dernier bois avait les logos de France 2, ARTE et ZDF, du coup cela m'a valu une ITW de 2 minutes qui sera diffusée dans une émission de grande écoute en Octobre prochain (Je vous tiendrai au courant)... ZDF m'a dit être très impressionné que leur venue ici, les incluait dans une oeuvre d'art ;-)

samedi 26 mai 2007

Troisième pièce


Ce jour, sous les caméras de la chaîne de TV ARTE (sujet de 7 minutes à mon attention dans l'émission de métropolis du 28 Juillet prochain), j'ai réalisé un autre bois de rennes dans le cadre de mon projet "arctic pop":
Depuis que je suis ici nous avons eu pas moins la visite des chaînes de TV suivantes:
- France 2 (France)
- ZDF (Allemagne)
- ARTE (France / Allemagne)
A elles seules elles représentent une présence médiatique en ce monde extrême, et même une symbologie propre, donc ce bois leur est dédié.

Demain des nouvelles de ma pièce "Where is my mind ?"...

NB/ Cliquez sur les images pour les agrandir...

Lacher de ballon




Cedric Couret de l'IPEV fait un lâcher de ballon quotidien afin d'enregistrer des données météos (température, pression, vitesse du vent ect). Dans le monde, plus de 500 ballons sont lachés en même temps à 12H45. Ces ballons grimpent jusqu'à une altitude de 30 000 à 35 000 mètres !
Cela m'a donné une idée, réaliser un lâcher de ballon avec un message que voici "Where is my mind ?"

On va programmer cela avec la station, une vidéo du processus sera produite et cela sera la trace de cette oeuvre (performance).
Je vous triendrai informé de la concrétisation de cette idée.

Valéry Grancher

vendredi 25 mai 2007

Une autre rencontre





Ces jours la chaîne arte me suit pas à pas dans ma vie ici, je ne sais ce qu'il en sortira ;-)
Bref le blog est là pour faire bonne mesure, j'assume ce que j'écris et ce que je fais.
Toujours est il qu'étant sur la côte en train de faire ma collecte d'objet j'ai fait une curieuse rencontre que voilà ;-)
Sinon comme supports de mes futures arctic pop paintings, j'ai collecté des bois de rennes et des bois fossilles.
Et oui le Svalbard avait des forêt au carbonifère...

Le tournage de 24H00





Ce jour, je suis revenu de mon tournage des 24H00 de vidéos pour l'installation, je suis allé m'isoler dans un refuge à une dizaine de kilomètres de Ny Alesund, à Geopol qui deviendra le titre de l'installation...
Le paysage est époustouflant digne d'un paysage martien, et en plus une opportunité météo en or était là:
- Absence de vent
- Ciel azur sans nuages aucun
- Luminosité cristalline et air pur

De plus être seul en ces lieux pendant 50 H00, au milieux de cette étendue monochrome et silencieuse (je n'ai jamais cconnu d'endroits en notre monde aussi silencieux de celui là) fût une expérience humaine profonde et intense.

Du coup les images sont en boîte.

Il ne reste plus qu'à les dérusher et produire le film.

Les photos:

Cédric Couret de l'IPEV m'a apporté une aide précieuse dans la conception d'un système solaire pour l'énergie du dispositif: il a fonctionné parfaitement, et sans lui, les difficultés de tournage auraient été augmentées.
On voit le pied, motorisé qui peut faire un tour en 24H00 et la caméra HDV dessus, ce qui donne une image 16/9

NB: Vous avez ci-joint une image de mon refuge ;-)

Dans la suite de la magie des Fjords


Me voilà de retour de ma retraite, mais avant mon départ, j'avais évoqué par des photos la magie des fjords, voilà maintenant le vidéo de ce moment fort que fût la nage du renne ;-)
Excusez le tremblement de l'image et la qualité du son, nous sommes à bord d'un petit hors bord...

mercredi 23 mai 2007

Un grand salut


Ce jour si la météo le permet, cela a l'air d'être bien parti, je vais m'isoler dans la nature environ 30h00 pour tourner les images de ma future installation vidéo qui sera montrée le 1er Juillet prochain à l'espace d'art Concret à Mouans en sartoux:
Un film de 24h00:
On a du réaliser une installation électrique solaire (comme en Amazonie), le pied motorisé et son autonomie ont été testés avec succès ces derniers jours. Il ne me reste plus qu'à préparer mon kit de survie, mon fusil, ma nourriture, mes boissons et le matériel et mon ermitage débutera... Je vais ainsi goûter, pendant un jour entier à la vie de trappeurs, qui ici passent jusqu'à trois ans dans ces conditions.
Je considère cette installation vidéo tant pour son futur résultat comme oeuvre mais aussi vraiment comme une performance artistique au regard de sa production et le process parcouru pour sa réalisation (les préceptes et conditions que cette oeuvre m'imposent: cela ferait presque penser à un rite et cela malgré ma volonté, c'est l'environnement qui impose cela...)

mardi 22 mai 2007

La magie des Fjords du Svalbard










Ce jour, à bord d'un petit hors bord en aluminium, en compagnie d'un artiste norvégien nommé Espen et d'une océanographe irlandaise Ruth, nous avons décidé de faire le tour du fjord Kongfjorden. Cela a duré 4h30 et fût un spectacle éblouissant:
- Un renne traversant le fjord à la nage
- Des phoques curieux et amuseurs nous rendant visite, sans parler des oiseaux, des glaces et des paysages. Ces photos sont bien peu de choses au regard de l'expérience vécue.

lundi 21 mai 2007

L'eau


Ici l'océan n'est ni un océan, ni une mer. Nous somme dans un fjord, l'eau de mer se mêle à la fonte des glaciers. Je ne sais si elle est saumâtre, mais elle offre des couleurs de glaces déclinant toutes les nuances de bleu et de gris. L'eau devient métallique...

Horizons


On ne se lasse jamais de contempler les flots, ni même l'horizon qui vous donne un sentiment d'infinitude. Quand la solitude au milieux d'une nature radicale, extrême dénuée de présence humaine, vous dénie l'arrogance de vos talents. Elle vous offre un miroir dans lequel l'identité se dilue au profit d'une nouvelle conscience. Celle là même, qui vous rappelle votre misère humaine, votre insignifiance dans l'univers malgré les sommets sur lesquels vous êtes postés au regard de votre place sociale. L'orgueil, la vanité, ne tiennent plus, la contemplation vous ramène tout simplement au corps prosaïque et sa précarité en ce monde...

dimanche 20 mai 2007

Arctic POP !!!


J'avais évoqué la présence des technologies les plus avancées en ces territoires extrêmes. Ces technologies ne vont pas sans marques, icônes et logos...
La simple présence de cette symbolique en ces lieux extrêmes vierges au "top of the world" comme on se plaît à le dire ici, m'a frappé par les contrastes que cela représente. En regardant l'art inuit, les artistes utilisent les restes morts des animaux (défenses, os, bois de rennes) pour les façonner et représenter leur symbologie. Quelle est notre symbologie en ces lieux ?
En utilisant l'eau des glaciers, et les bois de rennes trouvés, je propose cette réponse ;-)

Le commencement du travail



J'ai profité d'une expédition allemande afin que l'on me ramène de l'eau du glacier (de la photo) afin de commencer à faire des pièces:
j'utiliserai cette eau comme diluant de mon acrylique. Je n'avais guère de choix vu que l'on m'avait refusé l'embarquement faute de place: En effet il s'agit d'un petit bâteau de 4 places et quatre scientifiques constituaient l'équipe...
Je ne désespère pas d'avoir un jour ma propre équipée étant membre à part entière de l'équipe de l'IPEV, il va falloir que j'organise cela...

J'ai d'ores et déjà collecté des bois de rennes sur le sol: maintenant que la neige commence à fondre, on en trouve un peu partout. Je vais peindre dessus:
Le projet se nomme "Arctic POP":
Ny alesund est un village scientifque fait de petites maisons norvégiennes traditionnelles, qui donneraient presque l'impression de voir un village darbiste. Mais elles sont remplies des plus hautes technologies (lasers, ordinateurs, serveurs, laboratoires ect...) On se déplace dans cette nature vierge en scooter à essence et à hors bord...
Les instruments destinés à l'observation de cette nature sont marqués de logos.

Si bien que j'ai eu l'idée de peindre sur des objets organiques morts ramassés sur le sol, avec de l'eau des glaciers, tous ces logos et ces symboles technologiques:
En effet plus aucun regard n'est possible sans ces technologies...

Le printemps




Avec les températures qui s'adoucissent les premiers oiseaux arrivent pour nicher... on les voit de plus en plus nombreux sur le fjord, ici on m'a expliqué que ce sont des canards du Svalbard (leurs nids sont détruits pour récupérer leur duvet et en faire des oreillers). Ne me demandez pas le nom de l'espèce, pour ma part la traduction 'duck' que l'on m'a donné ne convient pas, je pense que ce sont des eiders...

Ce jour


Ce jour est une journée magnifique, le ciel s'est dégagé, la température s'est adoucie 2° celsius, l'été polaire arrive...
Cette lumière cristalline abolissant toutes notions de distances, et ces reliefs ne sont pas sans rappeler des paysages martiens que l'on aurait repeint en blanc...
Cet environnement ne nous donne pas l'impression d'être sur Terre, mais sur une planète primitive quelconque, et cela me plonge dans des songeries dignes de Philippe K Dick.
Afin de vous faire profiter de cette impression, cliquez sur la photo afin d'avoir un panoramique....

samedi 19 mai 2007

Ski de fond


Les norvégiens envoient des artistes au delà du cercle arctique depuis plus de vingt ans ! il y a un bâtiment qui est une résidence d'artistes contemporains. Je fis donc la connaissance de celui qui est présent en ce moment pour deux semaines, et se trouve être fort sympathique et avoir un travail vraiment intéressant visible ici. Il se nomme Espen Dietrichson. Nous décidâmes donc, ce jour, de faire une excursion de 4h00 en ski de fond au départ de Ny Alesund:
Nous avonss donc passé le col se trouvant eu dessus du village scientifique, nous nous sommes rendus à un lac gelé: Les sensations étaient là, plongés dans un monochrome blanc d'une pureté virginale et d'une luminosité cristalline, nous avancions. Moi j'avais en badouillère mon 308 avec 5 cratouches dedans, et ce sentiment de liberté en ayant un fusil pendu au dos me donnait un sentiment étrange d'effroi, mêlé de sécurité:
Les attaques d'ours se font de plus en plus agressives (ils sont amaigris et sont très affamés), l'effroi venait de cette idée d'en rencontrer un, et le sentiment de sécurité venait de l'arme censée le neutraliser. Mais comment ne pas sentir une culpabilité en même temps. Je retrouvais les mêmes instincts qu'en amazonie où finalement, il n'y guère de place pour de telles considération quand on doit survivre en milieux hostile.
On n'a pas eu de rencontres de ce genre, mais j'ai pu savourer la chance que j'avais, car une telle randonnée n'est accessible qu'à un très petit nombre de personnes bénéficiant d'autorisations spéciales...
Je suis rentré à 17h00 exténué.

vendredi 18 mai 2007

Expédition





Aujourd'hui j'ai suivi une jeune équipe de scientifiques (doctorants) qui font une étude for intéressante:
Le mercure à l'état gazeux dans l'atmosphère (d'origine naturelle ou entropique), quand il se lie avec des molécules telles que le chlore, il perd sa stabilité et se fixe au flocons de neiges. La neige en fondant alimente les glaciers, qui alimentent les fjords et ainsi la chaîne alimentaire océanique (aujourd'hui c'est exactement ce que cherchent à montrer ces scientifiques) de cette région se retrouve contaminée au mercure qui pourraient provoquer de graves maladies et dysformations chez cher certains inuits...
Il faut savoir que la concentration de mercure à l'état gazeux a doublé, car aujourd'hui 50 % est d'origine naturelle et 50 d'origine entropique (humaine), ce qui signifie que l'influence humaine sur ce phénomène n'est pas négligeable...

Nous sommes donc allé en scooter des neiges sur les glaciers des alentours de Ny Alesund, où cette équipe à procédé à des prélèvements pour analyse.

L'arctique a cette faculté, grâce aux courants atmosphériques de concentrer des aérosols et divers polluants très toxiques...

jeudi 17 mai 2007

Fête nationale norvégienne


Ce jour le 17 Mai est la fête nationale norvégienne: Déjà hier je fus invité par la base norvégienne (amundsen) et nous avons partagé saucissons français et bières norvégiennes et schnaps, je suis rentré en crawl dans ma chambrée.
Ce matin réveille à 8h00 en fanfare, à 13h00 on va avoir droit à la parade, et pour couronner le tout, nous avons eu la viste de deux rennes dans les alentours de la base...

Valéry Grancher

mercredi 16 mai 2007

Humans and dogs



Les relations entre les hommes et les chiens ne sont pas une mince affaire, mais en arctique il s'agit carrément d'une symbiose entre deux prédateurs: l'un ne peut survivre sans l'autre.
Quand je prenais ces photos, l'hôte des lieux me fît signe avec une bouteille d'aquavit de le rejoindre à l'intérieur pour un verre. Nous avons bu, et beaucoup parlé des chiens. Le plus fascinant de sa meute est Thuna, qui va mettre bas bientôt. Adorable des yeux cristallins argent centré de noir avec un pelage feu, elle est incroyablement intelligente, et je jouais avec elle dans la neige...
L'univers domestique de cette personne est entièrement dédié aux chiens, de la devanture de sa baraque huileuse enduit de la graisse des phoques et des baleines qui pendent d'ici et de là, l'odeur fumée pas désagréable du tout, la lumière et le son, le silence qui est ici un vrai son, le tout vous plonge dans une étrange atmosphère...
Cette personne est d'origine polonaise, et est arrivée au Svalbard par amour à Longyarbyen, puis ce fut la rupture, il s'en alla alors à Ny alesund avec un chien pour devenir ensuite employé de la kingsbay et s'occupper de cette meute. Je ne devoilerai pas sa vie, mais ce fut une vraie rencontre, toute vie est un roman...

Valéry Grancher

Les premières photos de Ny alesund




Quelques commentaires:
- Témpératures autour de -1° à 0
- Température de la mer: 2° C -> en cas d'immersion, on résiste 5 minutes, on est inconscient au bout de 10 et mort au bout de 15 minutes.
Quand on doit se déplacer en zodiac, on se doit de revêtir des combinaisons de survie pour ces raisons...
Je suis sur Ny Alesund même, hébergé à la base Rabot.
Demain, je vais suivre une formation de tir au fusil afin de pouvoir me déplacer dans les alentours: Ici les ours sont aux nombre de 5000, ils sont affamés et assez agressif, et on doit pouvoir se défendre. Ce qui signifie qu'en cas d'attaque d'ours, il faut être capable de le tuer en un seul tir car les six premiers tirs auront servi à l'effrayer...
Tout simplement parce que l'Ours est un animal protégé et seul la défense passive est autorisée:
On doit le tuer si il s'approche à moins de trente mètres de soi malgré les tirs de disuasion.
SI l'animal est abattu, une enquête est ouverte et on doit rendre des comptes.

Ici les règlements son strictes, les sorties rigoureusement organisées, on est pas en station de ski.
Bref tout cela parce que une erreur anodine en ces contrées peut être mortelle, c'est une question de survie.
Le confort est là, les bâtiments sont beaux et modernes, nous disposons de connexions internet haut débit par satellite, les technologies les plus pointues sont utilisées...
Malgré tout cela, la survie induit des règles très pragmatiques et prosaïques, qui ne sont pas sans rappeler celles pratiquées par les shiwiars en amazonie...

Concernant les photos, la première est prise à 17h00, la deuxième et troisième à 00h30: bien que le soleil soit toujours haut, la lumière change et l'atmosphère est d'autant plus mystérieuse, surtout quand on tombe sur un trappeur éleveur de chiens de traineaux: les viandes accrochées sont de la graisse de phoque et de baleine destinées à les nourrir. Le squelette qui pend est un squelette de phoque.
La lumière, la glace et ces chaires donnent une atmosphère très spéciale !
Je fus invité par l'hôte de ces lieux, on but de l'aquavit et ce fut un moment très agréable: l'humanité des territoires extrêmes est toujours fascinante.

Valéry Grancher

mardi 15 mai 2007

Arrivé à destination !!!



Voilà après des péripéties, trois tentatives d'atterissage sur longyearbyen , la dernière fut la bonne. Nous sommes arrivés sous un ciel azur et le paysage me coupa le souffle...
Alors immédiatement, j'ai pensé à l'amazonie, à Pascual, à la mission qu'il me confia, mener en cette destination lointaine sa couronne tawasap...
Une vraie performance joignant l'équateur aux pôles, voilà ce fut fait, et ma première pensée lui était dédiée.

Les shiwiars sont toujours dans la même situation: se battre pour récupérer leurs terres ancestrales et perpétuer leur mode de vie, Le combat continue pour eux, et ils ont plus besoin que jamais de notre soutien:
- Voilà le lien de leur site: http://www.ikiam.info
- Le blog du projet réalisé avec eux http://www.theshiwiarsproject.org

Valéry Grancher

Longyearbyen

Par un soleil de minuit radieux à Tromso, je m'éveille et n'arrive à me rendormir. Le portable est là sur ma petite table et me voilà déjà au clavier. Il est question de faire une nouvelle tentative pour Longyearbyen à 12H30, je cherche une webcam connectée de cette ville, et ce que j'y vois à l'heure où j'écris ces lignes (purée de poix et -4° C: cela ressemble fort à une tempête de neige), ne me rassure guère sur l'issue de cette tentative:



Je n'ose imaginer le coût supporté par la compagnie aérienne pour cette liaison:
- Déjà 2 AR de kérosène assumé pour un résultat nul
- Déjà deux nuit d'hôtels supportés pour les passagers de ces deux vols qui n'ont abouti

Bref tout cela me rend pessimiste, si l'issue s'avérait négative au regard de cette prochaine tentative:
Les passagers des 2 vols précédents seront reportés sur le prochain, et je me demande comment cela finira si il y a sur-booking ? vont il avoir la largesse de mettre à disposition un deuxième boeing ?

Wait and see...

lundi 14 mai 2007

Transit 3


Nouveau décollage pour Longyearbyen à 12h00 de Tromso, survol des fjords superbes mêlant blanc, outremers, jades, noires et poussières...
Puis vint le lait des nuages, et deux heures de vol...
Puis les sommets blancs du Svalbard, les striures noires déchirant les enveloppes nacrées de leurs flancs. Dans les vallées, les nuages se lovaient. On fait une première tentative d'approche, on plonge dans l'osbcurité, si tôt que le sol se fait voir, une grosse poussée de gaz et l'avion se redresse violemment à 45 degrés pour reprendre de l'altitude. 2 ème tentative, même scénario... Il n'y aura pas de troisième tentative...
Retour immédiat sur Tromso, les conditions météorologiques du Svalbard n'on pas permis l'atterissage. 5h00 après le départ, attérissage à l'aéroport du départ:
On récupère nos bagages, on s'échoue dans un autre hôtel, le jour poursuit sa course circulaire, et, dans l'attente de meilleures nouvelles, on contemple les sommets alentours... Un odeur de marée nauséabonde nous enveloppe dans une fraicheur aigüe...

Transit 2


Décollage d'Oslo pour Longyearbyen à 22h25 au lieu de 22h00, à 1h50 on survole pendant 20 minutes le Svalbard, l'atterissage est annulé pour des raisons météorologiques ! Retour immédiat sur la norvège sur Tromso arrivée 3h45.
On récupère nos bagages, on va à l'hôtel et pas de nouvelles pour la suite !
L'IPEV m'attend sur Longyearbyen, je ne suis même pas sur d'y être pour mon vol de 16h00 pour Ny Alesund...
Nouveau transit, par un une lumière cristalline, le soleil de minuit donne une lumière qui est celle du jour, et je ne peux dormir !
Bref la suite demain...

dimanche 13 mai 2007

Transit



Cela fait deux heures que je suis arrivé de Paris à Oslo, je suis en transit pour Longyearbyen:
Je pars d'Oslo à 22h00 pour arriver au pays de soleil de minuit à 00h50. Aussi tuant ma fatigue, ma mélancolie et mon ennui, je me disais que j'étais comme ces charriots que je vois de mon bar, en attente de mouvement... Et voilà la photo faite, mon identification à une image sauvegardée...
Il ne restait plus alors qu'à narrer cette micro-action:
Mon portable sur la table, connexion wifi opérante et me voilà sur les pages de mon blog en train de taper ces lignes...

Le transit est certainement un des états les plus étranges et agréables que je connaisse, un état mélancolique et léger, rien à voir avec la mélancolie baudelairienne...
On est entre le départ et l'arrivée, on est entre deux mouvements, dans un état de mouvement potentiel à terme vers la destination...
Entre l'exitation de la destination, et la nostalgie du départ (les gens que l'on laisse sur place) on est tiraillé, se superpose la fatigue, et puis les divagations liées à cet état entre deux lieux, on se rêve apatride, le temps s'arrête et on contemple:
- Les avions qui décollent
- Le mouvement des charriots à bagages
- Les files humaines disciplinées s'engoufrant dans des carlingues pour des destinations improbables.
- La paranoïa des personnels de sécurité fouillant les bagages humiliant les gens en toute inconscience en violant leurs intimités avec des scanners, et les obligeant à sé déchausser. Tout le monde obtère, cela est pour notre bien, notre sécurité.
La sécurité vaut bien une petite entrave à nos libertés...

Bref un aéroport est un pays en soi: tous les aéroports se ressemblent, Dubaï, Tokyo, Hong Kong, Oslo, Londres, Singapour...
tout est fait pour nous mettre dans cet entre deux:
- Entre deux points, le départ et l'arrivée
- Entre deux états, deux pays
- Entre deux langues.

Alors toutes ces pensées nous donnent un sentiment si bien décrit par Kundera "Une insoutenable légèreté de l'être", le voyage n'est plus un voyage car on dort dans les avions et on voyage quand on est échoué quand on est en transit...

samedi 12 mai 2007

La République ???


"Concetto Nazionale" liquitex sur toile 130 cm * 96 cm 6 Mai 2007

Fils d'un cousin d'un déporté résistant, je ne peux supporter la victoire d'un candidat néo-fasciste:
Comment qualifier quelqu'un qui confond 'identité nationale' et 'immigration' ?
Comment qualifier quelqu'un qui veut instaurer la 'présomption de culpabilité génétique' ?
Comment qualifier quelqu'un qui appelle à la délation avec 'les vigies citoyennes' ? (concept ressuscité de Vichy !)
Comment qualifier quelqu'un qui s'affiche avec les anti-patriotes fuyant leurs obligations et devoirs citoyens (la fiscalité) ?
Comment qualifier un candidat dont les résultats aux élections sont connus six mois avant les élections ?

Bref, tout cela pour dire que je suis heureux de prendre mon envol demain pour les glaces, en espérant que la connerie humaine n'ait pas contaminé les pôles ;-)

Vous me direz quel rapport avec le sujet de mon projet ?

Le rapport est simple, un artiste est un citoyen, il n'est pas en dehors de la société, il est la société ! et quelque soit le projet sur lequel il travaille, son travail est politique...
Et comme disait une de mes connaissances, que nous avons publié dans la maison d'édition (Editions du Seuil) dont j'étais un des chefs de projets: "résister est un verbe qui se conjugue au présent" Lucie Aubrac.

Alors j'affiche ma dernière toile avant que je ne sois au Svalbard !


Valéry Grancher

jeudi 10 mai 2007

Fertiliser les océans la fin d'une utopie ?



Soutenue par l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU/CNRS), avec le soutien logistique de l'Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV), la campagne océanographique internationale KEOPS (1) s'est déroulée début 2005, à bord du Marion Dufresne, au voisinage des Îles Kerguelen dans l'océan Austral. Grâce à une approche originale, l'équipe de scientifiques dirigée par Stéphane Blain, chercheur au Laboratoire d'Océanographie et de Biogéochimie de Marseille (LOB/COM, CNRS / Université Aix-Marseille 2), a révélé que la voie biologique de capture du carbone atmosphérique par l'océan est beaucoup plus sensible à l'apport naturel de fer dans l'eau, qu'à une addition artificielle. Publié dans la revue Nature le 26 avril 2007, ce résultat met clairement en doute l'efficacité annoncée des manipulations de géo-ingénierie visant à réduire la concentration en gaz carbonique atmosphérique par fertilisation des océans via un ajout de fer.
L'océan est le principal puits de carbone planétaire. Deux mécanismes majeurs permettent à ce réservoir de soutirer le carbone de l'atmosphère : la pompe physique (2) et la pompe biologique (3). Depuis plus d'un siècle, un tiers du carbone anthropique (4) rejeté dans l'atmosphère est prélevé par l'océan. Rien d'étonnant à cela, si ce n'est que seule la pompe physique participe à cette capture. La pompe biologique continue en effet à fonctionner comme avant le début de l'ère industrielle, sans pour autant opérer à son maximum. Dans de vastes régions de l'océan global, elle tourne même au ralenti du fait d'une pénurie en micro-organismes. L'océan Austral notamment est globalement très pauvre en phytoplancton, premier maillon de la chaîne trophique, et ce malgré des eaux extrêmement riches en sels nutritifs. Mais, que manque-t-il donc à ces micro-organismes pour proliférer ? Répondre à cette question revêt une importance primordiale car une augmentation du pompage biologique dans ces régions pourrait modifier le rôle de l'océan dans l'assimilation du carbone anthropique.
Entre 1993 et 2005, une 12e d'expéditions océanographiques a permis de mettre en évidence que, dans diverses régions océaniques dont l'océan Austral, les algues sont carencées en fer mais se multiplient si de petites quantités de fer sont ajoutées. Toutefois, l'existence d'un transfert de carbone vers les profondeurs, signe de la mise en marche de la pompe biologique, n'a pas été clairement établie.
C'est dans ce contexte que la campagne KEOPS a été lancée dans les eaux du plateau entourant les îles Kerguelen, son but étant d'étudier une poussée phytoplanctonique naturelle, une stratégie radicalement différente des campagnes précédentes. Le choix du terrain d'études n'a pas été anodin : au vu des observations satellites, ces eaux connaissent chaque année une floraison estivale très localisée du phytoplancton, phénomène qui peut s'expliquer par la présence de fer. Ces eaux seraient-elles un lieu privilégié de l'océan Austral où la pompe biologique est fortement activée ?
Grâce à l'expédition KEOPS, preuve est faite aujourd'hui que cette floraison est bien alimentée par un apport continu et naturel de fer aux eaux de surface : ce fer provient des eaux profondes, différents mécanismes de transport participant à le rendre disponible pour le phytoplancton vivant en surface. Cette fertilisation naturelle a directement été comparée aux fertilisations artificielles. Résultat : l'exportation de carbone vers les profondeurs est au moins 2 fois plus importante que celle observée dans le cas d'une fertilisation artificielle. Surtout, elle est obtenue avec des quantités de fer beaucoup moins importantes : l'efficacité de la fertilisation, définie comme le rapport entre la quantité de carbone exportée et la quantité de fer ajoutée, est ainsi au moins 10 fois plus élevée lorsque la fertilisation est naturelle. Ce résultat montre que le système est beaucoup plus sensible à des ajouts naturels de fer qu'il n'était possible de le prévoir à partir des expériences artificielles.
Ces découvertes ont des répercussions capitales sur la validation du scénario paléoclimatique, qui suppose qu'une partie des variations de concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère entre les périodes glaciaires et interglaciaires est causée par des modifications d'apports en fer à l'océan. Elles jouent également un rôle dans l'étude de l'impact du changement climatique sur la pompe biologique. Dernier point marquant, ces résultats sèment le doute sur les propositions de certaines sociétés de géo-ingénierie climatique qui prétendent pouvoir remédier à l'augmentation du CO2 atmosphérique par une manipulation délibérée de la pompe biologique, via un ajout artificiel en fer. En effet, le mode d'addition (continue et lente) et la forme chimique du fer ajouté au cours du processus naturel le rendent inimitable. Enfin, l'efficacité de telles manipulations reste impossible à quantifier et leurs effets secondaires sur les ressources marines demeurent largement inconnus.
Notes :
(1) Le programme KEOPS (KErguelen Ocean and Plateau compared Study) bénéficie de la participation de 16 laboratoires de recherche de par le monde : français, australien, belge et néerlandais.
Pour en savoir plus sur ce dernier : Consulter le site web
(2) La pompe physique, par le biais de la circulation océanique, entraîne les eaux de surface chargées en gaz carbonique dissous vers des couches plus profondes où il se trouve isolé de l'atmosphère.
(3) La pompe biologique fixe du carbone, soit dans les tissus des organismes via la photosynthèse, soit dans les coquilles calcaires de certains micro-organismes. Une partie du carbone ainsi fixé est par la suite entraînée en profondeur sous forme de déchets ou de cadavres.
(4) Il s'agit du carbone issu de l'activité humaine.
Références :
Effect of natural iron fertilization on carbon sequestration in the Southern Ocean. Stéphane Blain et al. Nature. 26 avril 2007.
Pour avoir des renseignements :

Chercheur : Stéphane Blain

source http://www.anneepolaire.fr