Kongsfjorden

Voilà le dernier jour de mon séjour est là:
- Demain départ pour Longyarbyen,
- Mardi Longyearbyen -> Tromso
- Mercredi Tromso -> Oslo -> Paris
Je vais essayer de voir avec la SAS à Longyearbyen, si il n'y a pas un moyen de tout faire en deux jours.
Bref trois jours et deux nuits d'hôtel pour rentrer !
Si bien qu'hier, une dernière excursion s'imposait, et nous sommes allé à ce fameux glacier du Kongsfjorden:
Impressionant, des parois de glaces de 30 à 40 mètres de haut qui s'effondrent pour former des icebergs. Sans parler de ce ciel gris avec ses nuages inconstants faisant ainsi éclater toute la palette des gris pour l'eau, des bleus pour les glaces, bruns et rouges pour les rochers et montagnes.
Le bruit du craquement des glaces (le glacier avance de plusieurs mètres par jour), la majesté de ces architectures éphèmères nous lancent sans voix...

Ce soir, j'organise une "party" à la "blue house" base allemande pour remercier et dire au revoir à toute l'équipe qui m'a accueilli ;-)

Réponse à "Where is our mind ?': "Where is our Virginity?"

Les scientifiques travaillent dur sur l'analyse de la virginité polaire: Pollutions, contaminations ect...
En effet, dans l'imaginaire populaire, le monde de glace des pôles est le symbole d'un monde sans présence humaine, un monde vierge. Ce monde monochrome, ce monde blanc, nourrit ces mythes de pureté, largement utilisés par les médias et diverses publicités, dont les pingouins de DARTY...
Mais c'est également un monde minutieusement surveillé, analysé. Il devient alors la représentation même de nos dégâts sur cette nature. Alors que dire? quand au travers d'analyses, on s'aperçoit comme cette équipe, qu'il y a vingt fois plus de mercure ici qu'ailleurs: Dans la neige, la glace des glaciers, dans la chaîne alimentaire arctique. Le rôle des scientifiques est alors de trouver une explication, c'est le travail de cette équipe qui a été interpellée par le projet "where is our mind ?", Voilà leur réponse en vidéo....
Une très belle performance, quand l'art se joint aux sciences ;-)
l'équipe:
- Catherine Larose
- Xavier Fain (le caméra man spécialiste du mercure)
- Raphaëlle Hennebelle

Cette équipe mène une recherche sur la pollution au mercure dans les régions polaires (cf sujet du JT de France 2 du 3.06.07, et, voir le dossier sur le site de l'IPEV)

Invasion de Bélougas

Dans le Fjord près du port, la surprise fût grande, cinq colonies d'une dizaine de bélougas se partageaient les eaux de ces fjord: Le balai des bosses blanches sur cette surface d'acier devenaient ennivrante. Puis ce fût la magie, à mes pieds, un groupe de huit bélougas menèrent leur danse et quelle grâce, quelle beauté !
Ils mesurent entre quatre et cinq mètres de long, et pèsent entre 1 et 1,5 tonnes.
Mais la légèreté avec laquelle ces petites baleines se déplacent jusqu'aux plages du Fjord a quelque chose d'iréel...

Mais très vite je revins à la réalité quand je sentis un petit choc sur mon télé-objectif sur le bastingage du hors bord où je m'étais posté: le mal était fait, j'avais ébréché le rebord en plastique du télé, mais le système optique n'est pas atteint. Dépité je rentrais à l'atelier recoller le morceau...

NIKON

J'ai le plasir de lvous annoncer ce jour, l'ouverture de l'exposition de mes photos sur le site de NIKON EUROPE
Toutes les photos ont été prises pendant mon séjour à Ny Alesund avec un reflex D80.

Je vous invite à venir voir ce carnet visuel ;-)

Bernache monnette

Hier dans la nuit, au soleil de minuit, je décidais de prendre l'air. Le village est déserté de toutes visites humaines, et reçoit d'autre visiteurs non visibles la journée. Mon départ approche, et au cours de mes déambulations, je pensais à mon retour à Paris, car, (comme on plaisante ici, à mon sujet, "parce qu'à Paris..." avec un accent norvégien très fort) le temps commence à être long, et la seule occupation devient l'observation.
Au détour d'un baraquement je suis tombé sur ces Bernaches qui avaient l'air fort mondaines.

Biennale de Venise 07 - 1

Le lien a bien eu lieu via skype ce jour à 17h15 avec la biennale de Venise et plus particulièrement le projet de Vincent et Feria "Exploratorium V0.2" sur le pavillon du Venezuela. Ce pavillon invitait à ce moment le pavillon de Tahiti, demain cela sera le tour de L'Irak est une université globale est en cours de création ;-)
On m'a demandé promptement de faire une performance avec ce que j'avais sous la main de caractéristique de l'arctique, ce fut chose faite avec une de mes cornes peintes des logos "google" et "lynx" (marque de snow mobile très utilisée ici)...

Une petite pensée fut ainsi faite à un certain Josef (nous sommes dans une base franco - allemande !) ;-)

Demain: une nouvelle connexion sera faite demain à 16H00 de Venise, soyez nombreux !!!

Renards polaires

J'avais expliqué dans mon billet concernant les sternes arctiques à Ny Alesund, que les renards commençaient à envahir le village scientifique pour les mêmes raisons que les sternes:
L'absence de prédateurs, et la certitude d'y trouver de la nourriture en abondance.
Aujourd'hui j'ai eu droit à cette brève rencontre:
Il doit peser 1,5 kg, il semble mal en point avec son pelage mixant fourrures d'hiver et d'été. En Hiver il a un pelage angora blanc lui donnant une majesté, pour, l'été se retrouver avec un pelage brun, gris. Mais en y prêtant attention, on s'aperçcoit que sa fourrure actuelle lui procure un parfait camouflage en cette période de débacle, où la toundra est veinée du blanc des neiges et glaces qui fondent...

Je me dirigeais vers le pub du village, et voilà que je vois cet animal s'approcher du bâtiment, il a reperé un nid de sternes arctique... Il s'est avancé jusqu'à sa cible sans se démonter, tout en m'observant, et en marquant différents arrêts pour me faire face...

Ma bière bue, je me retournais à Rabot, pour préparer mon lien skype de ce soir avec le vernnissage de la Biennale de Venise à 17H00: Soyez nombreux sur le pavillon du Venezuela, Un projet nommé Exploratorium V0.2 de Françoise Vincent et Elohim Feria

Biennale de Venise 2007

Demain rdv à Venise !
Un lien est établi pendant le vernissage de la biennale de Venise entre la station Rabot de Ny Alesund et le pavillon du Venezuela à la Biennale de Venise !
Une performance skype aura lieu !

Soyez nombreux et supportez les vénézueliens !!!
un projet de Françoise Vincent et Elohim Feria: Exploratorium V0.2

Demain 17H00, (heure de Venise) pavillon du Venezuela, Biennale de Venise, Venise, Italie

-> Pour les français une autre nouvelle:
Demain 7 Juin 2007, connectez vous sur la chaine câblée "Voyage" Canal satellite, regardez l'émission 'Blog story' à 20H15: Ils me consacrent un sujet de 20 minutes sur mes projets amazoniens et polaires

Bélouga

La vision de bélougas dans cette région est un moment de magie ! Depuis que je suis ici, on les attend, tous les océanographes de Ny Alesund parcourent le fjord sans succès, puis le moment magique...
Au déjeuner au travers de la véranda du restaurant, une rumeur court, les bélougas sont là, toute la communauté quitte sa table et court à l'étage faire la queue derrière le télécospe: Ils sont bien là...

On court tous au port, et le balet commence, des reflets jades dessinent des veines sous l'acier du fjord et une bosse balnche rosée apparaît, puis deux, trois, six, huits ! et une deuxième colonie suit, avec les femelles et leurs petits qui sont eux tous gris.

Cela s'est passé il y a vingt minutes, il est 14h20.

Ainsi va la vie au Spitzberg

Arctic POP !!!

La journée d'hier avec sa météo terrible, m'a permis d'avancer sur ce projet qui consiste à peindre sur des bois de rennes trouvés, avec de l'eau du glacier du kongsfjorden, les logos présents à Ny Alesund. Ny Alesund fait partie du pôle nord, si l'on considère comme un géophysicien de Strasbourg me l'a expliqué que la zone polaire est un cercle de 1000 Km autour du pôle géographique, nous sommes dedans, car nous sommes à moins de 1000 Km du pôle à presque 80 ° Nord.
Et il se trouve et Ny Alesund est la dernière présence humaine avant ce pôle géographique. Elle représente une sorte de campus scientifique ou la quasi totalité des sciences de la nature sont convoquées:
- Astronomie
- Astrophysique
- Ecologie
- Biologie
- Génétique
- Glaciologie
- Climatologie
- Biochimie
- Ornithologie
- Océanographie
- Géologie
- Géophysique
- Paléonthologie
etc... etc...
J'en oublie très certainement...
Bref tout cela représente un regard de notre communauté humaine sur ces derniers territoires vierges de toutes présences humaines et n'échappent pas à l'influence de sa présence...
Mais ce regard se fait grâce à des moyens technologiques, qui sont devenus des interfaces entre nous et la nature. Cela est vrai tant par les instruments utilisés pour les recherches, que par les moyens logistiques.
Tout cela apporte notre 'symbologie' en ces lieux. Tous ces signes sont issus de la globalisation commerciale: où que l'on soit on retrouve les mêmes marques et signes.

Tout cela m'a donné l'idée que finalement, je me devais de concrétiser une hybridation entre ces signes et ce lieux. Cela a été fait en adoptant la démarche de certaines populations indigènes de la zone arctique qui consiste à collecter des objets organiques de leur environnement pour les hybrider avec leur symbologie issue souvent d'une forme de chamanisme...
J'ai donc choisi de collecter des bois de rennes sur le sol, très présents ici, car ils ont une vertu graphique non dénuée d'intérêt: A plat sur le mur ou sur le sol, mis les uns à côté des autres, ils représentent un réseau organique fait de synapses... La globalisation n'est elle pas un réseau organique ?
Si bien que de loin on ne voit pas les bois, mais les logos inter-connectés, pour ensuite en s'approchant identifier des bois de rennes. Si bien que la fusion de ces deux éléments semblent totalement absurdes et dérangent, mais ne représentent pas moins une forme de POP présent ici ;-)

Sternes arctiques

Les sternes sont certainement parmi les oiseaux migrateurs les plus fascinants ! Ce sont ceux qui ont la plus grande migration:
Ils migrent de l'antarctique vers l'arctique et inversément pour vivre les deux étés polaires de l'année. Ils nichent en arctique et partent à l'approche de l'hiver vers le sud pour revenir l'année suivante vers Mai, Juin.
De plus, leurs vols sont une véritable chorégraphie aérienne, et je ne parle pas de leur robe et leur beauté...
Les adultes mesurent de 33 à 35 cm et pèsent 100 à 125 grammes. Ils vivent environ vingt à vingt cinq ans.
Ils nichent à même le sol.

Pour l'annecdote, Ils nichent dans les prairies du village de ny alesund, mais attaquent les passants à la tête si l'on s'approche un peu trop près de leurs nids: La seule façon de se prémunir de ces attaques, et de dresser une perche, ou de lever une canne, ils attaqueront la canne...

D'un point de vue de l'écologie, ils représentent parfaitement les conséquences d'une présence humaine dans un lieux comme le Spitzberg: la vie sauvage est perturbée du simple fait de cette présence. Ainsi les sternes ont commencé à nicher dans le village, car aucun prédateur ne rentre dans le village. Et ils ont niché plus particulièrement du côté des chiens, car les chiens repoussent les prédateurs...
Mais les renards (leurs principaux prédateurs, ils adorent leurs oeufs), ont commencé à pénétrer dans le village pour plusieurs raisons:
- Les touristes de l'été les nourrissent
- Ils sont surs de trouver des oeufs de sternes tout en étant protégé des autres prédateurs (même démarche que les sternes).

Le résultat a été:
La colonie de sternes, suite à son installation aux alentours du village, a doublé et est monté à presque 70 couples, pour ensuite, avec l'arrivée des renards, diminuer considérablement à 20, 25 couples...
Cela montre comment une simple présence humaine, même passive, peut perturber une écologie...
Les sternes en s'installant chez les humains, sont passés du statuts de "protégés de tous prédateurs" à "garde manger pour renards polaires" pour les mêmes raisons que les renards sont devenues à leur tour "espèce protégée de tous prédateurs"...


Hier, j'ai travaillé sur mon projet "arctic pop", je pense publier les premières images ce jour... Mais après une dure journée de labeur en atelier, une petit digression ornithologique me fait le plus grand bien ;-)

Déambulations

Dans les villes, les déambulations sans destination débouchent sur des épiphanies très joyciennes non dénuées d'esthétique, de poésie. Mais qu'en est il d'une déambulation polaire ?
Cela devient totalement surréaliste, car déambuler nécessite un laisser aller, et un calme intérieur. Mais est ce possible avec un fusil en écharpe, et des balles de 306 dans sa poche ?
Cette croix de l'enfer finit par se faire oublier... Mais tout commence, quand, après des heures de marche sur les rives fjord, on s'assoit sur un bois flottant échoué en laissant l'eau laisser lécher le bout de vos chaussures. C'était à Bandalpyten. Le fusil posé sur le côté, l'horizon mène le ballet:
Des rideaux de plomb s'affrontent sous des nuages très bas avec des rideaux de lumières très blanches déclinant des nuances de pourpre et d'azur. L'eau est lisse comme une feuille d'acier, pas un flot. Des scarifications noires des îles alentoures apparaissent sur des nappes blanches (les rives opposées) et s'évanouissent dans le blanc du ciel.
Puis une virgule noire caresse la surface de l'eau, un souffle profond fend le silence, puis cette chose s'approche de la rive et mène un ballet circulaire à dix mètres de vous. Des eiders volent au raz de l'eau, font des cercles au dessus de ce petit orqual et le temps s'étire... sur 20 bonnes minutes qui en paraissent dix...

On rêve, puis en se levant, on réalise que si l'on verbalise cette expérience, cela devient un cliché digne du 'lonely planet'....
Tout a déjà été vu et vécu, et cette contemplation unique ne peut plus être partagée, mais vécue égoïstement avec un sourire désabusé...

Lumières

Aujourd'hui la météo se dégrade. Le paradoxe est que dans ces cas, la lumière déploie sa magie, et les paysages, leurs aspects inconnus. Il est fort peu probable que des sorties soient faites aujourd'hui, et c'est une bonne journée pour le repos, la lecture, le travail dans les labos et les ateliers, un retour sur soi...

Petite expédition ornithologique

Ce jour, j'ai rencontré un ornithologue de l'institut polaire norvégien. Il me savait artiste, et ne disposant plus d'assistants, il m'a proposé de le suivre afin de faire quelques images et de l'aider, ce que j'acceptais avec curiosité et plaisir. Ainsi nous avons armé un hors bord, enfilé nos combinaisons de survie et sommes partis sur le Kongsfjorden (Fjord de Ny Alesund).
En chemin, malgré un temps pluvieux (la première pluie depuis que je suis là), la débâcle totale, les rencontres furent nombreuses et belles:

- 1 Minke whale (1 petit rorqual)
- 1 goéland Bourgmestre
- Des mouettes tridactyles
- 1 vieux phoque barbu

Je ne parle pas des paysages de débâcles et les lumières mordorées des glaces se liquéfiant allant de l'azur au pourpre, sous la lumière métallique des cieux...

Le calme avant la tempete !

Ce matin à 10h00, la lumière était incroyable et la surface du fjord un vrai miroir. Cela n'a pas échappé à mon nikon D80. Du coup j'en ai fait également un panorama. A l'heure où j'écris ces lignes, tout a changé, le vent se lève, la neige va arriver et les sommets s'effacent comme des pigments dans l'eau...

- Le panorama

Mars en Juin !

Ce jour est dédié à l'édition de mes photos récentes. Les paysages ici me font comprendre pourquoi Mars patent, organisation travaillant avec la NASA, expérimente ce que pourraient être le mode de vie quotidien sur Mars sur l'île de Davon au Groenland: IL se trouve que le Svalbard et plus particulièrement dans cet archipel, l'île du Spitzberg a beaucoup de similarités. En effet, la géologie, les reliefs, tout ici, pour ceux qui sont passionnés d'exogéologie (la géologie des planètes et différentes objets stellaires), représente des paysages martiens. Je ne peux m'empêcher de penser aux photos de paysages produites par les sondes et robots.
Ces panoramiques sont là pour montrer le même type traitement d'image fait sur mars mais cette fois réalisé ici, et les // et similarités sont d'autant plus forts.

- Panorama du site de Loenbreene

Konsoegen

Hier avec mon collègue norvégien, nous avons décidé de faire une expédition en ski de fonds en longeant la côte du Kongsfjorden (le Fjord du roi) pour arriver aux mauraines du Konsoegen (Glacier du roi). Cela fait un trajet de 14 à 15 km à vol d'oiseau de Ny Alesund, et cela nous a pris 6h00 pour l'aller et 4h00 pour le retour soit un total de 10H00 de ski et 45 km parcourus Aller et Retour.
La débâcle commence, la neige est lourde et les plaques de glaces à nue... Ce fût extrêmement physique, surtout quand on a un fusil en bandoulière et un sac rempli de vivres, de caméras, gps, téléphone satellite et tutti quanti (12 Kg + le fusil environ).
Bref ce fût d'une fabulosité incroyable, la météo varie en permanence, la lumière transformait sans cesse l'environnement; sans parler des paysages et reliefs qui changent à l'approche du glacier.
Des rencontres nombreuses ont été faites:

- Des renards polaires (voir le billet précédent)
- Des rennes du Svalbard que l'on ne trouve qu'ici
- Des Bernaches monettes (Branta Leucopsis)
- Des nids de mouettes Tridactyles à flancs de roches (Rissa Tridactyla)

En chemin nous sommes tombés sur une ancienne base est allemande des années 60, vague trace de la guerre froide...

Kongsfjorden

Ce jour ce fût une magnifique randonnée à ski le long des côtes du Kongsfjorden. On a croisé des renards polaires bien malins ;-)