samedi 19 mai 2007

Ski de fond


Les norvégiens envoient des artistes au delà du cercle arctique depuis plus de vingt ans ! il y a un bâtiment qui est une résidence d'artistes contemporains. Je fis donc la connaissance de celui qui est présent en ce moment pour deux semaines, et se trouve être fort sympathique et avoir un travail vraiment intéressant visible ici. Il se nomme Espen Dietrichson. Nous décidâmes donc, ce jour, de faire une excursion de 4h00 en ski de fond au départ de Ny Alesund:
Nous avonss donc passé le col se trouvant eu dessus du village scientifique, nous nous sommes rendus à un lac gelé: Les sensations étaient là, plongés dans un monochrome blanc d'une pureté virginale et d'une luminosité cristalline, nous avancions. Moi j'avais en badouillère mon 308 avec 5 cratouches dedans, et ce sentiment de liberté en ayant un fusil pendu au dos me donnait un sentiment étrange d'effroi, mêlé de sécurité:
Les attaques d'ours se font de plus en plus agressives (ils sont amaigris et sont très affamés), l'effroi venait de cette idée d'en rencontrer un, et le sentiment de sécurité venait de l'arme censée le neutraliser. Mais comment ne pas sentir une culpabilité en même temps. Je retrouvais les mêmes instincts qu'en amazonie où finalement, il n'y guère de place pour de telles considération quand on doit survivre en milieux hostile.
On n'a pas eu de rencontres de ce genre, mais j'ai pu savourer la chance que j'avais, car une telle randonnée n'est accessible qu'à un très petit nombre de personnes bénéficiant d'autorisations spéciales...
Je suis rentré à 17h00 exténué.

vendredi 18 mai 2007

Expédition





Aujourd'hui j'ai suivi une jeune équipe de scientifiques (doctorants) qui font une étude for intéressante:
Le mercure à l'état gazeux dans l'atmosphère (d'origine naturelle ou entropique), quand il se lie avec des molécules telles que le chlore, il perd sa stabilité et se fixe au flocons de neiges. La neige en fondant alimente les glaciers, qui alimentent les fjords et ainsi la chaîne alimentaire océanique (aujourd'hui c'est exactement ce que cherchent à montrer ces scientifiques) de cette région se retrouve contaminée au mercure qui pourraient provoquer de graves maladies et dysformations chez cher certains inuits...
Il faut savoir que la concentration de mercure à l'état gazeux a doublé, car aujourd'hui 50 % est d'origine naturelle et 50 d'origine entropique (humaine), ce qui signifie que l'influence humaine sur ce phénomène n'est pas négligeable...

Nous sommes donc allé en scooter des neiges sur les glaciers des alentours de Ny Alesund, où cette équipe à procédé à des prélèvements pour analyse.

L'arctique a cette faculté, grâce aux courants atmosphériques de concentrer des aérosols et divers polluants très toxiques...

jeudi 17 mai 2007

Fête nationale norvégienne


Ce jour le 17 Mai est la fête nationale norvégienne: Déjà hier je fus invité par la base norvégienne (amundsen) et nous avons partagé saucissons français et bières norvégiennes et schnaps, je suis rentré en crawl dans ma chambrée.
Ce matin réveille à 8h00 en fanfare, à 13h00 on va avoir droit à la parade, et pour couronner le tout, nous avons eu la viste de deux rennes dans les alentours de la base...

Valéry Grancher

mercredi 16 mai 2007

Humans and dogs



Les relations entre les hommes et les chiens ne sont pas une mince affaire, mais en arctique il s'agit carrément d'une symbiose entre deux prédateurs: l'un ne peut survivre sans l'autre.
Quand je prenais ces photos, l'hôte des lieux me fît signe avec une bouteille d'aquavit de le rejoindre à l'intérieur pour un verre. Nous avons bu, et beaucoup parlé des chiens. Le plus fascinant de sa meute est Thuna, qui va mettre bas bientôt. Adorable des yeux cristallins argent centré de noir avec un pelage feu, elle est incroyablement intelligente, et je jouais avec elle dans la neige...
L'univers domestique de cette personne est entièrement dédié aux chiens, de la devanture de sa baraque huileuse enduit de la graisse des phoques et des baleines qui pendent d'ici et de là, l'odeur fumée pas désagréable du tout, la lumière et le son, le silence qui est ici un vrai son, le tout vous plonge dans une étrange atmosphère...
Cette personne est d'origine polonaise, et est arrivée au Svalbard par amour à Longyarbyen, puis ce fut la rupture, il s'en alla alors à Ny alesund avec un chien pour devenir ensuite employé de la kingsbay et s'occupper de cette meute. Je ne devoilerai pas sa vie, mais ce fut une vraie rencontre, toute vie est un roman...

Valéry Grancher

Les premières photos de Ny alesund




Quelques commentaires:
- Témpératures autour de -1° à 0
- Température de la mer: 2° C -> en cas d'immersion, on résiste 5 minutes, on est inconscient au bout de 10 et mort au bout de 15 minutes.
Quand on doit se déplacer en zodiac, on se doit de revêtir des combinaisons de survie pour ces raisons...
Je suis sur Ny Alesund même, hébergé à la base Rabot.
Demain, je vais suivre une formation de tir au fusil afin de pouvoir me déplacer dans les alentours: Ici les ours sont aux nombre de 5000, ils sont affamés et assez agressif, et on doit pouvoir se défendre. Ce qui signifie qu'en cas d'attaque d'ours, il faut être capable de le tuer en un seul tir car les six premiers tirs auront servi à l'effrayer...
Tout simplement parce que l'Ours est un animal protégé et seul la défense passive est autorisée:
On doit le tuer si il s'approche à moins de trente mètres de soi malgré les tirs de disuasion.
SI l'animal est abattu, une enquête est ouverte et on doit rendre des comptes.

Ici les règlements son strictes, les sorties rigoureusement organisées, on est pas en station de ski.
Bref tout cela parce que une erreur anodine en ces contrées peut être mortelle, c'est une question de survie.
Le confort est là, les bâtiments sont beaux et modernes, nous disposons de connexions internet haut débit par satellite, les technologies les plus pointues sont utilisées...
Malgré tout cela, la survie induit des règles très pragmatiques et prosaïques, qui ne sont pas sans rappeler celles pratiquées par les shiwiars en amazonie...

Concernant les photos, la première est prise à 17h00, la deuxième et troisième à 00h30: bien que le soleil soit toujours haut, la lumière change et l'atmosphère est d'autant plus mystérieuse, surtout quand on tombe sur un trappeur éleveur de chiens de traineaux: les viandes accrochées sont de la graisse de phoque et de baleine destinées à les nourrir. Le squelette qui pend est un squelette de phoque.
La lumière, la glace et ces chaires donnent une atmosphère très spéciale !
Je fus invité par l'hôte de ces lieux, on but de l'aquavit et ce fut un moment très agréable: l'humanité des territoires extrêmes est toujours fascinante.

Valéry Grancher

mardi 15 mai 2007

Arrivé à destination !!!



Voilà après des péripéties, trois tentatives d'atterissage sur longyearbyen , la dernière fut la bonne. Nous sommes arrivés sous un ciel azur et le paysage me coupa le souffle...
Alors immédiatement, j'ai pensé à l'amazonie, à Pascual, à la mission qu'il me confia, mener en cette destination lointaine sa couronne tawasap...
Une vraie performance joignant l'équateur aux pôles, voilà ce fut fait, et ma première pensée lui était dédiée.

Les shiwiars sont toujours dans la même situation: se battre pour récupérer leurs terres ancestrales et perpétuer leur mode de vie, Le combat continue pour eux, et ils ont plus besoin que jamais de notre soutien:
- Voilà le lien de leur site: http://www.ikiam.info
- Le blog du projet réalisé avec eux http://www.theshiwiarsproject.org

Valéry Grancher

Longyearbyen

Par un soleil de minuit radieux à Tromso, je m'éveille et n'arrive à me rendormir. Le portable est là sur ma petite table et me voilà déjà au clavier. Il est question de faire une nouvelle tentative pour Longyearbyen à 12H30, je cherche une webcam connectée de cette ville, et ce que j'y vois à l'heure où j'écris ces lignes (purée de poix et -4° C: cela ressemble fort à une tempête de neige), ne me rassure guère sur l'issue de cette tentative:



Je n'ose imaginer le coût supporté par la compagnie aérienne pour cette liaison:
- Déjà 2 AR de kérosène assumé pour un résultat nul
- Déjà deux nuit d'hôtels supportés pour les passagers de ces deux vols qui n'ont abouti

Bref tout cela me rend pessimiste, si l'issue s'avérait négative au regard de cette prochaine tentative:
Les passagers des 2 vols précédents seront reportés sur le prochain, et je me demande comment cela finira si il y a sur-booking ? vont il avoir la largesse de mettre à disposition un deuxième boeing ?

Wait and see...

lundi 14 mai 2007

Transit 3


Nouveau décollage pour Longyearbyen à 12h00 de Tromso, survol des fjords superbes mêlant blanc, outremers, jades, noires et poussières...
Puis vint le lait des nuages, et deux heures de vol...
Puis les sommets blancs du Svalbard, les striures noires déchirant les enveloppes nacrées de leurs flancs. Dans les vallées, les nuages se lovaient. On fait une première tentative d'approche, on plonge dans l'osbcurité, si tôt que le sol se fait voir, une grosse poussée de gaz et l'avion se redresse violemment à 45 degrés pour reprendre de l'altitude. 2 ème tentative, même scénario... Il n'y aura pas de troisième tentative...
Retour immédiat sur Tromso, les conditions météorologiques du Svalbard n'on pas permis l'atterissage. 5h00 après le départ, attérissage à l'aéroport du départ:
On récupère nos bagages, on s'échoue dans un autre hôtel, le jour poursuit sa course circulaire, et, dans l'attente de meilleures nouvelles, on contemple les sommets alentours... Un odeur de marée nauséabonde nous enveloppe dans une fraicheur aigüe...

Transit 2


Décollage d'Oslo pour Longyearbyen à 22h25 au lieu de 22h00, à 1h50 on survole pendant 20 minutes le Svalbard, l'atterissage est annulé pour des raisons météorologiques ! Retour immédiat sur la norvège sur Tromso arrivée 3h45.
On récupère nos bagages, on va à l'hôtel et pas de nouvelles pour la suite !
L'IPEV m'attend sur Longyearbyen, je ne suis même pas sur d'y être pour mon vol de 16h00 pour Ny Alesund...
Nouveau transit, par un une lumière cristalline, le soleil de minuit donne une lumière qui est celle du jour, et je ne peux dormir !
Bref la suite demain...

dimanche 13 mai 2007

Transit



Cela fait deux heures que je suis arrivé de Paris à Oslo, je suis en transit pour Longyearbyen:
Je pars d'Oslo à 22h00 pour arriver au pays de soleil de minuit à 00h50. Aussi tuant ma fatigue, ma mélancolie et mon ennui, je me disais que j'étais comme ces charriots que je vois de mon bar, en attente de mouvement... Et voilà la photo faite, mon identification à une image sauvegardée...
Il ne restait plus alors qu'à narrer cette micro-action:
Mon portable sur la table, connexion wifi opérante et me voilà sur les pages de mon blog en train de taper ces lignes...

Le transit est certainement un des états les plus étranges et agréables que je connaisse, un état mélancolique et léger, rien à voir avec la mélancolie baudelairienne...
On est entre le départ et l'arrivée, on est entre deux mouvements, dans un état de mouvement potentiel à terme vers la destination...
Entre l'exitation de la destination, et la nostalgie du départ (les gens que l'on laisse sur place) on est tiraillé, se superpose la fatigue, et puis les divagations liées à cet état entre deux lieux, on se rêve apatride, le temps s'arrête et on contemple:
- Les avions qui décollent
- Le mouvement des charriots à bagages
- Les files humaines disciplinées s'engoufrant dans des carlingues pour des destinations improbables.
- La paranoïa des personnels de sécurité fouillant les bagages humiliant les gens en toute inconscience en violant leurs intimités avec des scanners, et les obligeant à sé déchausser. Tout le monde obtère, cela est pour notre bien, notre sécurité.
La sécurité vaut bien une petite entrave à nos libertés...

Bref un aéroport est un pays en soi: tous les aéroports se ressemblent, Dubaï, Tokyo, Hong Kong, Oslo, Londres, Singapour...
tout est fait pour nous mettre dans cet entre deux:
- Entre deux points, le départ et l'arrivée
- Entre deux états, deux pays
- Entre deux langues.

Alors toutes ces pensées nous donnent un sentiment si bien décrit par Kundera "Une insoutenable légèreté de l'être", le voyage n'est plus un voyage car on dort dans les avions et on voyage quand on est échoué quand on est en transit...

samedi 12 mai 2007

La République ???


"Concetto Nazionale" liquitex sur toile 130 cm * 96 cm 6 Mai 2007

Fils d'un cousin d'un déporté résistant, je ne peux supporter la victoire d'un candidat néo-fasciste:
Comment qualifier quelqu'un qui confond 'identité nationale' et 'immigration' ?
Comment qualifier quelqu'un qui veut instaurer la 'présomption de culpabilité génétique' ?
Comment qualifier quelqu'un qui appelle à la délation avec 'les vigies citoyennes' ? (concept ressuscité de Vichy !)
Comment qualifier quelqu'un qui s'affiche avec les anti-patriotes fuyant leurs obligations et devoirs citoyens (la fiscalité) ?
Comment qualifier un candidat dont les résultats aux élections sont connus six mois avant les élections ?

Bref, tout cela pour dire que je suis heureux de prendre mon envol demain pour les glaces, en espérant que la connerie humaine n'ait pas contaminé les pôles ;-)

Vous me direz quel rapport avec le sujet de mon projet ?

Le rapport est simple, un artiste est un citoyen, il n'est pas en dehors de la société, il est la société ! et quelque soit le projet sur lequel il travaille, son travail est politique...
Et comme disait une de mes connaissances, que nous avons publié dans la maison d'édition (Editions du Seuil) dont j'étais un des chefs de projets: "résister est un verbe qui se conjugue au présent" Lucie Aubrac.

Alors j'affiche ma dernière toile avant que je ne sois au Svalbard !


Valéry Grancher

jeudi 10 mai 2007

Fertiliser les océans la fin d'une utopie ?



Soutenue par l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU/CNRS), avec le soutien logistique de l'Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV), la campagne océanographique internationale KEOPS (1) s'est déroulée début 2005, à bord du Marion Dufresne, au voisinage des Îles Kerguelen dans l'océan Austral. Grâce à une approche originale, l'équipe de scientifiques dirigée par Stéphane Blain, chercheur au Laboratoire d'Océanographie et de Biogéochimie de Marseille (LOB/COM, CNRS / Université Aix-Marseille 2), a révélé que la voie biologique de capture du carbone atmosphérique par l'océan est beaucoup plus sensible à l'apport naturel de fer dans l'eau, qu'à une addition artificielle. Publié dans la revue Nature le 26 avril 2007, ce résultat met clairement en doute l'efficacité annoncée des manipulations de géo-ingénierie visant à réduire la concentration en gaz carbonique atmosphérique par fertilisation des océans via un ajout de fer.
L'océan est le principal puits de carbone planétaire. Deux mécanismes majeurs permettent à ce réservoir de soutirer le carbone de l'atmosphère : la pompe physique (2) et la pompe biologique (3). Depuis plus d'un siècle, un tiers du carbone anthropique (4) rejeté dans l'atmosphère est prélevé par l'océan. Rien d'étonnant à cela, si ce n'est que seule la pompe physique participe à cette capture. La pompe biologique continue en effet à fonctionner comme avant le début de l'ère industrielle, sans pour autant opérer à son maximum. Dans de vastes régions de l'océan global, elle tourne même au ralenti du fait d'une pénurie en micro-organismes. L'océan Austral notamment est globalement très pauvre en phytoplancton, premier maillon de la chaîne trophique, et ce malgré des eaux extrêmement riches en sels nutritifs. Mais, que manque-t-il donc à ces micro-organismes pour proliférer ? Répondre à cette question revêt une importance primordiale car une augmentation du pompage biologique dans ces régions pourrait modifier le rôle de l'océan dans l'assimilation du carbone anthropique.
Entre 1993 et 2005, une 12e d'expéditions océanographiques a permis de mettre en évidence que, dans diverses régions océaniques dont l'océan Austral, les algues sont carencées en fer mais se multiplient si de petites quantités de fer sont ajoutées. Toutefois, l'existence d'un transfert de carbone vers les profondeurs, signe de la mise en marche de la pompe biologique, n'a pas été clairement établie.
C'est dans ce contexte que la campagne KEOPS a été lancée dans les eaux du plateau entourant les îles Kerguelen, son but étant d'étudier une poussée phytoplanctonique naturelle, une stratégie radicalement différente des campagnes précédentes. Le choix du terrain d'études n'a pas été anodin : au vu des observations satellites, ces eaux connaissent chaque année une floraison estivale très localisée du phytoplancton, phénomène qui peut s'expliquer par la présence de fer. Ces eaux seraient-elles un lieu privilégié de l'océan Austral où la pompe biologique est fortement activée ?
Grâce à l'expédition KEOPS, preuve est faite aujourd'hui que cette floraison est bien alimentée par un apport continu et naturel de fer aux eaux de surface : ce fer provient des eaux profondes, différents mécanismes de transport participant à le rendre disponible pour le phytoplancton vivant en surface. Cette fertilisation naturelle a directement été comparée aux fertilisations artificielles. Résultat : l'exportation de carbone vers les profondeurs est au moins 2 fois plus importante que celle observée dans le cas d'une fertilisation artificielle. Surtout, elle est obtenue avec des quantités de fer beaucoup moins importantes : l'efficacité de la fertilisation, définie comme le rapport entre la quantité de carbone exportée et la quantité de fer ajoutée, est ainsi au moins 10 fois plus élevée lorsque la fertilisation est naturelle. Ce résultat montre que le système est beaucoup plus sensible à des ajouts naturels de fer qu'il n'était possible de le prévoir à partir des expériences artificielles.
Ces découvertes ont des répercussions capitales sur la validation du scénario paléoclimatique, qui suppose qu'une partie des variations de concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère entre les périodes glaciaires et interglaciaires est causée par des modifications d'apports en fer à l'océan. Elles jouent également un rôle dans l'étude de l'impact du changement climatique sur la pompe biologique. Dernier point marquant, ces résultats sèment le doute sur les propositions de certaines sociétés de géo-ingénierie climatique qui prétendent pouvoir remédier à l'augmentation du CO2 atmosphérique par une manipulation délibérée de la pompe biologique, via un ajout artificiel en fer. En effet, le mode d'addition (continue et lente) et la forme chimique du fer ajouté au cours du processus naturel le rendent inimitable. Enfin, l'efficacité de telles manipulations reste impossible à quantifier et leurs effets secondaires sur les ressources marines demeurent largement inconnus.
Notes :
(1) Le programme KEOPS (KErguelen Ocean and Plateau compared Study) bénéficie de la participation de 16 laboratoires de recherche de par le monde : français, australien, belge et néerlandais.
Pour en savoir plus sur ce dernier : Consulter le site web
(2) La pompe physique, par le biais de la circulation océanique, entraîne les eaux de surface chargées en gaz carbonique dissous vers des couches plus profondes où il se trouve isolé de l'atmosphère.
(3) La pompe biologique fixe du carbone, soit dans les tissus des organismes via la photosynthèse, soit dans les coquilles calcaires de certains micro-organismes. Une partie du carbone ainsi fixé est par la suite entraînée en profondeur sous forme de déchets ou de cadavres.
(4) Il s'agit du carbone issu de l'activité humaine.
Références :
Effect of natural iron fertilization on carbon sequestration in the Southern Ocean. Stéphane Blain et al. Nature. 26 avril 2007.
Pour avoir des renseignements :

Chercheur : Stéphane Blain

source http://www.anneepolaire.fr

mardi 8 mai 2007

De l'espace pour les poles...

J'expliquais il y a quelque temps et que les pôles étaient la porte de l'espace. Il ne s'agit pas d'une plaisanterie, car cela est vrai pour les aurores boréales, mais cela est aussi vrai pour les conditions de vie et d'environnement:
L'isolement sur une longue durée dans un confinement avec peu de personnes...


Le Groenland observé par l'instrument Végétation à bord de Spot 4. Crédits : CNES/Dist. Spot Image (on peut voir le Svalbard sur l'est...

Sur le site du CNES j'ai trouvé cun dossier tout à fait intéressant, et je ne cache pas pas mon doux rêve d'être un des premiers artistes à travailler dans l'espace dans ce genre de confinement et collectif, et à ce titre peut être suis je également un des premiers à travailler dans une base polaire au milieux d'une équipe de scientifiques ?
Rien que ce fait, je le considère comme une sorte de performance, production artistique faite ou pas...

Revenons à ces conditions si similaires aux futures missions vers Mars ...
En effet les conditions d'isolement et de confinement, le fait de vivre ensemble en petit nombre sur de longues durée, représente des conditions similaires à des voyages inter - planétaire. Cela est vrai pour la base franco-italienne de Concordia en Antarctique.

De la même façon un bras télérobotique a été installée à cette base afin de faire à distance des diagnostiques médicaux fiables: On imagine aisément l'utilisation de tels outils dans le contexte de missions spatiales.

Valéry Grancher

Satellite Spot 4


L'Antarctique vue par l'instrument Végétation à bord du satellite Spot 4. Crédits : CNES/Dist Spot Image

Voici une preuve que le propre des arts visuels n'est plus l'esthétique rétinal propre à l'image. Quel peintre peut rivaliser avec une telle harmonie...
L'enjeux est ailleurs, et là, je dis une banalité absolue connue depuis plus d'un siècle !
Mais quand on entend ce que l'on entend sur la culture avec les soi-disant "ce que devrait être l'art..." prononcés par certains candidats présidentiels, on peut s'interroger sur le fait qu'une telle banalité ne soit pas évidente pour bon nombre de nos élites...

Car Duchamp lançait ceci à Brancusi en déambulant dans les travées du salon aéronautique du Bourget :
"Es tu capable de faire mieux ? tout en lui montrant une hélice d'avion..."
Il ya exactement un siècle !!!

Depuis cette époque la technologie n' a cessé de supplanter l'humain sur laquestion de la virtuosité du "faire avec la main" (un objet à trois dimensions, ou encore la production d'images).

Car face à cette image si l'on enlève la légende, elle pourrait être une peinture... mais il s'agit d'un instrument nommé Végétation...

La main importe peu, seul le regard compte désormais et au delà du regard l'esprit du regard...

Valéry Grancher

vendredi 4 mai 2007

Pour information

pour information:
colloque international ENVIRONNEMENT, ENGAGEMENT ESTHÉTIQUE ET ESPACE PUBLIC: L'ENJEU DU PAYSAGE
9_11 mai 2007 à l'ENGREF_Paris
au cours duquel notre communication portera sur les enjeux, les relations entre art et environnement à partir de l'expérience "Perpective antarctique" et de notre mobilisation pour le sixième continent
amicalement,
Elohim -FERIA

Environnement, engagement esthétique et espace public : l'enjeu du paysage
Du 09/05/2007 au 11/05/2007
Lieu : Paris (75)
Organisé par : Université Paris 10 - Ladyss

Ce colloque international se propose d'interroger les composantes esthétiques des politiques et mobilisations écologiques ainsi que de l'art écologique.
Du côté politiques publiques, l'interrogation concernera plus particulièrement les politiques paysagères. En effet, le paysage est l'un des éléments clé du débat associant esthétique et écologie : cependant, on peut s'interroger sur la valeur d'approches que l'on peut considérer comme souvent trop formelles. Le paysage prend-il en compte toute la valeur de la relation esthétique ? Par ailleurs, et parallèlement, intègre-t-il toutes les dimensions de la problématique écologique : n'élude t-il pas, par exemple, sa dimension invisible comme la pollution ?

Du côté artistique l'interrogation concernera l'art écologique, label d'un art spécifiquement américain mêlant éthique écologique, science et art public, depuis la fin des années 1960.
Les communications tenteront donc d'orienter les réflexions autour de trois axes :
1 - De quelle manière ces propositions, qu'elles soient politiques, revendicatives ou artistiques, prennent-elles en considération le monde commun, et plus particulièrement un espace public, qui traduit dans l'action la visée du monde commun ?
2 - Comment ces propositions expriment-elles le caractère indissociable des sujets à leurs territoires de vie (domicile, milieu de vie, paysage, mondes etc.) ?
3 - Enfin, de quelle manière ces propositions intègrent-elles l'action, constitutive du sujet et source d'une rénovation de l'espace public, une action esthétique – c'est l'hypothèse – qui participe d'une mise en forme, d'une mise en sens et d'une mise en scène de la coexistence dans le monde ?

Pour en savoir plus :
Béatrice MOELLIC
Tél. : 01 40 97 78 06
Mail : moellic(at)u-paris10.fr
www.ladyss.com

jeudi 3 mai 2007

Glaces mécaniques



Aller un peu de groove ;-)

Valéry Grancher

mardi 1 mai 2007

Vol au dessus du Spitzberg

Atterir au Spitzberg



Voilà une vidéo qui me laisse imaginer ce que je vais vivre d'ici une dizaine de jours: Atterissage à Longyarben tourné en Juillet 2006....
C'est assez fascinant...

Valéry Grancher

lundi 30 avril 2007

Nage Polaire...



Voilà une vidéo qui montre les dangers de l'exploration polaire:
Durant la saison d'été la banquise se fragilise, et souvent on doit traverser des soupes de glaces qui ne laissent d'autres choix que ce crawl...
Bref ici l'explorateur fait son choix devant une caméra bien en place ;-)
Mais néanmoins une telle expédition ne s'improvise pas !
Ce jour j'ai traversé une dizaine de boutiques parisiennes afin de regarder les équipements nécessaires en cette saison, je fus surpris par le nombre de personnes, qui apparemment, au regard de leur physique ressemblent plus à des touristes ventripotants comme on les aime qu'à des gens solidement bâtis et entraînés pour affronter le pire...
He bien les pôles, l'anapurna et que sais je encore ? sont devenus des destinations touristiques à la mode pour personnes aisées en mal d'aventures !
J'avais connu en préparant mon expédition amazonienne les désaxés new age, mais voilà maintenant les bobos polaires...

Ces lieux ont perdu voilà bien longtemps leurs virginités:
De nos jours pour 15 kilo euros, on peut embarquer un brise glace nucléaire russe qui vous amène directement en fendant la banquise au pôle nord géographique, vous débarque, créée un campement de luxe avec caviar et vodka ! Glamour n'est ce pas ?
Imaginez vous que cette expédition en goguette comptait parmi ses passagers des stars du show biz!

Dire que l'on trouve même des touristes en orbites, on arrête décidément pas le progrès...

Valéry Grancher

dimanche 29 avril 2007

Laurent Tixador et Abraham Poincheval




Ces deux artistes français jouent les explorateurs de l'absurde et du non sens. Cette absurdité et le non sens de leur expédition comme par exemple en 2002 :
"L’inconnu des grands horizons, arrivée à pied dans la Galerie de l’école des Beaux Arts de Metz", "L’inconnu des grands horizons, arrivée à pied au FRAC Basse-Normandie".
Cette même année Laurent Tixador se rendait au pôle nord pour y ficher un drapeau de sa conception tout en se prétendant être le premier artiste à l'avoir atteint !
En fait tout est à prendre au second degré et c'est à partir de ce moment que la poésie de ces projets se fait jour. En effet la performance d'être le premier, ne veut plus dire grand chose de nos jours surtout à l'âge de la conquête spatiale. Et cet échec annoncé n'est pas sans ironie au regard de la pression de notre société contemporaine sur les individus.


Valéry Grancher

Olga Kisseleva

Le premier artiste à avoir atteint le pôle nord géographique, n'est certainement pas français, et n'est pas un homme. Cela est bien dommage pour Laurent Tixador qui s'est prétendu être le premier en 2005 (je parlerai de ce projet plus tard).
Bref Olga Kisseleva, artiste russe originaire de St Pétersbourg, et vivant à Paris, en 2002 décryptait une propagande soviétique au sujet de ces territoires extrêmes. De façon tout à fait officielle dans le cadre de son exposition au State Russian Museum of Arctic & Antarctic, St Petersburg, Russia.
En 2002 elle s'est donc rendue avec une équipe de scientifiques russes (qui travaille à la base de Barnéo) au pôle nord géographique. Le projet qui en résulte se nomme "Hybrid space" :






Il s'agit d'une installation vidéo in situ interactive:
Projections vidéos, installation sonore, capteurs, un forum internet modéré, bots, dessins, objets

Ce travail sur le mensonge et la propagande complète le "décor" d'un musée de l'ère soviétique qui n'a jamais été, et n'est pas dédié à l'art contemporain. La dualité constante du réel / virtuel envoit à celle de la solitude / multitude. Un explorateur polaire, un mannequin isolé dans le musée, peut maintenant dialoguer avec des internautes du monde entier via un chat. Sur les murs du musée, une lumière nordique est synthétisée en temps réel à partir des sons environnant captés dans les salles du musée. Pendant le vernissage, les visiteurs au vernissage ont partagé l'Antarctique faite en pâte d'amande et en crème fouettée.

NB/ Il se trouve que cette artiste sera également présente à l'exposition dans laquelle sera présenté mon projet polaire "On fait le mur" à l'Espace d'Art Concret de Mouans / Sartoux le 1er Juillet prochain.

Valéry Grancher

PHILIP POCOCK & FELIX S. HUBER


"The arctic circle" Philip Pocock & Felis S. Huber 1995

Ce projet n'est pas un projet scientifique mais un projet artistique réalisé au sein d'une équipe scientifique.
Je ne vais pas re-servir la "tarte à la crème" des relations entre sciences et art, mais je dirais cela: L'art et la science sont tous deux des vecteurs du regard portés sur la "nature"...
Mais justement puisqu'il s'agit d'art, je ne peux m'empêcher aux artistes qui ont entretenus des relations avec les cercles polaires, et dans les prochains billets, après avoir décrit quelque peu les enjeux écologiques de ces lieux, je vais essayer de retracer une petite histoire récente des projets artistiques portant leur regard sur ces lieux.

De mon histoire individuelle et contemporaine, le plus ancien que je connaisse est celui de Philip Pocock et Felix Stefan Huber:
Ils ont réalisé un projet fascinant dès 1995 qui consistait à voyager le long de lattitudes les plus connues comme:
- Le cercle arctique
- Le tropique du Cancer
- L'équateur

Ces voyages alimentaient alors une sorte de forum de mails et de site web préfigurant de ce que seront les blogs d'aujourd'hui du web 2.00:
On y trouve des textes, des photos et mêmes des ébauches de vidéos sous la forme de fichiers images animés tels que les .gif.
Dans le cas du premier projet, il est fascinant de voir déjà bon nombre de préoccupations écologiques, sociales, économiques émerger...
Malheureusement ce projet artistique, un des premiers se manifestant sur les réseaux est tombé dans un quasi - oubli...

Le site de ces projets:
http://www.dom.de/acircle/

Valéry Grancher

samedi 28 avril 2007

Ecouter les aurores boréales

Il faut savoir, que ces aurores provoquées par la captation par le champ magnétique terrestre de particules solaires chargées, provoquent en pénétrant dans l'atmosphère des émissions photoniques mais également des émissions radio !
Et ces sons sont extrêmement intéressant ;-)

Peut on considérer cela comme un des premiers exemple de sons électroniques naturels ?

vidéo en anglais :

Steve Mc Greevy

Pour en dire plus cette vidéo très passionante:
Elle a été produite par le Minnesota Planetarium Video - Natural Radio:
Quand le vent solaire entre dans le champ magnétique terrestre, les deux pôles peuvent être éclairés par des aurores. Mais les particules créent aussi des très basses fréquences électro-magnétiques, un type de radio naturelle qui peut être écoutée sur tout le globe terrrestre. Chaque année Steve Mc Greevy va vers le nord qui est le meilleur spot pour son récepteur. L'aspect circulaire de l'image est du à ce que cette vidéo est produite un planetarium...

Valéry Grancher

Aurora Borealis 2

Je suis désolé de mettre des vidéos en anglais, mais peu de matériel est disponible en français. Celle ci détaille le phénomène des aurores boréales, e je dois dire, que ces phénomènes me fascinent profondément pour la bonne et simple raison que souvent on qualifie l'électronique d'une technique totalement artificielle par opposition à la mécanique (n'oppose t'on pas l'analogique au numérique ?) alors qu'ici nous avons la démonstration même, qu'il existe des systèmes électroniques totalement naturels !!!
Car ce qui est décrit ici:
Des particules chargées, dirigées par des champs magnétiques, n'est rien d'autre que la description d'un tube cathodique comme il y en avait dans nos TV du siècle dernier.
Et puis d'un point de vue purement 'poétique', et certainement pas scientifique, je considérais déjà le ciel comme un écran à traverser, mais de là à le considérer comme tout à fait similaire physiquement à une écran TV...
Et pourtant, je pense pouvoir user de cet abus de langage...



D'autre part ne considère t'on pas les pôles comme une porte vers l'espace ?

Valéry Grancher

Aurores boréales



J'avais précédemment parlé du phénomène des aurores boréales, en fait un phénomène naturel fort similaire à ce qui se passe avec un écran cathodique: des particules chargées excitent une surface éjectant des photons (la lumière de l'écran). Pour ces aurores, les particules chargées sont véhiculées par le vent solaire, et l'écran se trouve être notre atmosphère:
Voilà une vidéo intéressante de la nasa qui montre ces aurores au dessus de l'antarctique vues de l'espace.

Valéry Grancher

vendredi 27 avril 2007

Le role de la NASA dans l'année polaire

Voilà un petit sujet vidéo en anglais au sujet du rôle de la NASA pendant cette année polaire...

Le kitsch polaire

Je surfe sur daily motion et youtube pour y explorer l'imaginaire polaire qui peut être véhiculé par le web 2.00...
On trouve le pire comme le meilleur, mais le plus répandu est certainement ces diaporamas constitués de clichés d'aurores boréales et de photos de glaçons sur un fond musical neo baba...

Voilà un exemple pas mal dans le genre que l'on doit à Nick Russil


"Light and Land" by Nick Russil

Save the arctic refuge

Si vous comprenez l'anglais, je vous propose cette vidéo de Robert Redford au sujet de la politique de Georges W Bush junior au regard des territoires nord américain "the Arctic Refuge"...
Nous sommes en période électorale, nous connaissons les amitiès de Nicolas Sarkozy pour Bush, voir son admiration, alors quand vous voterez, pensez à votre planète, pensez à votre survie et balayez l'arrogance par un vote...



"Save the arctic refuge" Robert Redford

Science fiction ?

Regardez cette deuxième vidéo des fonds sous marin en Terre Adélie (Antarctique), les êtres vivants ne sont ils pas dignes des meilleurs films de science fiction ?
La nature dépasse toujours notre imagination !

mercredi 25 avril 2007

"Ever" 1999

Le 13 Mai prochain, je décolle pour le Grand Nord pour arriver au soleil de minuit. Ce voyage n'est pas sans rappeler un autre que j'avais fait vers le Japon:
Je survolais alors à plus de 11 000 m d'altitude le Groenland, et j'avais filmé cette surface de glace rosée et mordorée qui me faisait alors penser à une peau.
A cette époque tout en filmant, je m'imaginais en zoomant sur la surface blanche, en train de déambuler dans ces paysages en y imaginant les conditions. Ce Territoire alors m'était inaccessible, et je ne voyais pas comment je pouvais m'y rendre pour y travailler ! cela était impensable à l'époque !
Qui eut cru q'un jour l'IPEV inviterait des artistes et leur offrirait ainsi cette opportunité ? Comment aurais je pu croire que je serais de ceux qui en profiterait ?
Voilà c'est désormais concret et n'est plus de l'ordre du fantasme...
Cela a été à l'origine d'une autre installation vidéo produite en 1999 nommée "Ever" et montrée dans différents musées d'art contemporain...
Vous avez ici les images de cette installation compressée pour le web à la même époque ;-) désolé pour la qualité...

La vidéo :
"Ever" (sample) 1999


Valéry Grancher

L' Astrolabe




Durée : 01:47 Pris le : 10 janvier 2006 Lieu : Antarctique, France Vidéo de l'Astrolabe, navire ravitailleur à "capacité glace" de 65 mètres de long, qui peut embarquer 50 passagers et plusieurs centaines de tonnes de vivres et de matériel. Chaque année, il est utilisé 120 jours par l'IPEV, assurant régulièrement 5 rotations (novembre à mars) sur une distance de 2.700 km entre la Tasmanie et la base Dumont d'Urville en Antarctique.
Réalisation : Yvon Le Gars
Production : ABER Images

mardi 24 avril 2007

Images de l'IPEV au retour de la mission d'été à Durmont Durville

Vous trouverez dans les billets suivant des vidéos ramenées au retour de la dernière campagne d'été de l'IPEV à Durmont Druville. Cela donne une idée assez claire du quotidien qui m'attend...

Valéry Grancher

Une vie foisonnante dans une eau à -1° C

De retour de Terre Adélie, les scientifiques du programme IPEV n°281 ICOTA, inclu aux programmes API n°53 et 93, et le Département télécommunication, instrumentation et informatique de l'IPEV ont rapporté dans leur bagage de magnifiques images des fonds sous-marins côtiers antarctiques.




Partenaires : IPEV, Océanopolis, MNHN, CG du Finistère, Univ. Littoral Côte d'Opale
Pilotes du ROV : Dominique Fleury et Alain Pottier
Scientifiques : Philippe Koubbi, Catherine Ozouf-Costaz, Stéphanie Pavoine et Olivier Rey
Responsable ROV : Alain Desautez
Hélicoptère : Lylian Robert et Olivier Marcon
Prises de vues extérieures : Alain Desautez, Catherine Ranou et Dominique Fleury
Montage : Philippe Koubbi et Dominique Fleury
© IPEV, Océanopolis, LIMUL, ULCO
Photos :

Le robot sous-marin (ROV) de l'IPEV
En savoir plus:
53 A Census of Antarctic Marine Life
93 International Collaborative Expedition to collect and study Fish Indigenous to Sub-Antarctic Habitats

Parade amoureuse des manchots de Terre d'Adélie

Le Raid de Dumont Durville à Concordia




Durée : 01:27Pris le : 10 janvier 2006Lieu : Antarctique, FranceLe Raid est un système de convois terrestres utilisant des tracteurs agricoles à chenille modifiés et des traineaux spécialement adaptés au transport de charges sur la neige et sur de longues distances. Un convoi type est composé de 2 engins de nivelage et de 6 à 8 tracteurs qui tirent les charges : containers et citernes, réparties sur plusieurs traineaux. L'équipage comprend 9 à 10 personnes dont un médecin. 3 caravanes spécialement étudiées apportent confort et sécurité durant ces traversées qui, aller-retour, durent entre 20 et 25 jours.
3 convois de ce type acheminent 350 T de matériel et de ravitaillement à chaque campagne d'été. Au retour ils évacuent les déchets de la station Concordia.
Réalisation : Yvon Le Gars
Production : ABER Images

Atterrissage sur la banquise

Le 13 Mai je décolle pour Ny-Alesund, je suis toujours fasciné par les arrivées aériennes, qui vous plongent brutalement dans un autre monde: L'amazonie fut impressionnante de ce point de vue qu'en est il d'un monde de glace?
En fouillant les images de l'IPEV, j'ai trouvé cette vidéo de l'arrivée à Concordia en antarctique, l'endroit le plus froid du monde...

Survol de Concordia

Arrivée en Twin Otter à la station polaire franco-italienne Concordia (Dôme C) au centre du continent Antarctique.
Les Twin Otter sont des avions légers très fiables mais à faible capacité (8 personnes par voyage d'une durée de 4 heures) utilisés pour le transport du personnel en Antarctique.

mardi 17 avril 2007

Le réchauffement climatique ?

On parle du réchauffement actuel du climat ! qu'en dire quand au milieux du mois d'Avril on subit des températures de + 28 degrés celsius dans la région parisienne ?
On en profite sur une terrasse en siroptant une bonne leff ;-)

Mais au delà de cette légèreté et dolce vita ?
Et bien comme on le voit dans les 'posts' précédents: Les fontes des glaciers et de la banquise du Groenland, sont revues à la hausse, de même que la calotte glaciaire arctique se fissure (prélude à sa fonte)...

Maintenant revenons à Paris:
- Comment expliquer qu'une ville à la même latitude que Montreal affiche une température moyenne de + 2 à + 3 °C contre -15 à - 25 °C à Montreal au mois de Janvier / Février ?
La réponse est le "gulf stream" courant océanique (océan atlantique) chaud courant vers le nord le long des côtes françaises tempérant ainsi le climat, pour devenir au sud du Groenland un courant froid redescendant le long des côtes canadiennes. Ce courant tempère notre climat.
Mais le réchauffement accélère la fonte des banquises, qui refroidit ce courant, du coup sa fonction 'tempérante' disparaîtra sur notre côte. Alors le réchaufement global provoquera une chute vertigineuse de nos températures en Hiver !

Beau paradoxe n'est ce pas ? et pas moins inquiétant !!!

Valéry Grancher

La banquise arctique plus fragile que l'on ne le croit !


Banquise arctique au voisinage du pôle nord (image NASA). L’image, faisant plus de 600 km de côté, révèle un réseau de gigantesques fractures. Les formes irrégulières en bas à droite sont des nuages.
[1] Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement, CNRS-Université Joseph Fourier de Grenoble

A partir d’observations de surface et de données satellite, des chercheurs français et américains remettent en question le comportement mécanique de la banquise. Usuellement considérée par les modélisateurs comme un fluide visqueux, elle montre tout au contraire un comportement de solide fragile, selon cette nouvelle étude.
La banquise et la façon dont elle se déforme sous l’effet des vents et des courants marins ont fait l’objet d’une attention soutenue de la part des modélisateurs du climat. En effet cette très fine pellicule de glace (quelques mètres d’épaisseur au maximum) se formant à la surface des océans en Arctique et en Antarctique, joue un rôle fondamental dans le climat de la Terre. En réfléchissant une très grande part de l’énergie solaire incidente et en jouant le rôle d’isolant thermique, la banquise contrôle fortement les échanges d’énergie entre l’océan et l’atmosphère en région polaire. Depuis le début des observations satellitaires il y a environ 30 ans, la superficie de la banquise arctique a chuté de plus de 20% en été. Cette diminution, vraisemblablement due au réchauffement climatique, pourrait elle-même renforcer le réchauffement en permettant à l’océan d’absorber une plus grande part de l’énergie solaire.
Dans tous les modèles climatiques actuels, la banquise est considérée comme une couche « fluide » visqueuse. Ceci peut paraître bien surprenant au regard de l’explorateur polaire ou du scientifique de terrain marchant sur une plaque solide parsemée de fractures. Mais les modélisateurs postulent qu’aux grandes échelles de temps (au-delà de quelques jours) et d’espace (au-delà de 10 km), la banquise se comporte effectivement comme un fluide visqueux.
Des chercheurs du LGGE [1], en collaboration avec des Américains de Dartmouth College et de l’Université de Washington, ont analysé des données de contraintes mesurées directement sur la banquise. Ils ont combiné ces mesures à des observations satellite permettant d’observer la déformation de la banquise. Leur étude, qui vient tout juste d’être publiée dans la revue Earth and Planetary Science Letters, démontre que l’approximation des modélisateurs n’est pas correcte. Même aux grandes échelles de temps et d’espace, la banquise ne s’écoule pas comme un fluide visqueux. Elle se comporte comme une plaque fragile parsemée de fractures de toutes tailles, depuis l’échelle du mètre jusqu’à de gigantesques failles parcourant une bonne part du bassin arctique, un peu à l’image des failles de la croûte terrestre. La déformation de la glace se localise fortement au niveau de ces failles, au cours d’épisodes brefs et intenses. Cette découverte nécessiterait de reconsidérer la manière dont la banquise est appréhendée dans les modèles climatiques. Toutefois, introduire les lois mécaniques de la fracturation dans ces modèles ne sera pas une tâche facile pour des raisons de résolution numérique.

Référence : Weiss, J., Schulson, E.M., Stern, H.L. (2007), Sea ice rheology from in-situ, satellite and laboratory observations: Fracture and friction, Earth and Planetary Science Letters, 255, 1-8.

source: http://www.anneepolaire.fr

vendredi 30 mars 2007

Fatalité ?



Ces derniers jours, courant mars la banquise a amorcé sa fonte: La précocité de cette fonte fait que les jeunes phoques meurent par dizaines de milliers noyés...
Qu'avons nous à faire des phoques? dirons certains, en souriant tout en pensant aux combats de Brigitte Bardot avec sa croisade contre les fourures...

Ne nous trompons pas, cette fonte, provoquant une hausse du niveau des océans, précarisant la biodiversité, changeant nos climats nous place devant une limite nous départageant nous adultes de nos enfants de 10 ans scrutant notre comportement avec lucidité, et la question tombe: qu'avez vous fait pour empêcher cela ? vous le saviez ! vous êtes responsables...
Bref ce n'est qu'une annecdote que je viens de vivre avec mon fils de huit ans, mais voilà que greenpeace fait une campagne choc surfant sur ces affects !
est ce la solution pour changer nos comportements ?
La vidéo

Si c'est le cas, je me dis que le genre humain est tombé bien bas pour que l'on convoque son instinct de survie plutôt que son intelligence...

dimanche 18 mars 2007

Exploratorium


Les deux artistes de Art aux pôles: Françoise Vincent et Elohim Feria ont le plaisir de vous convier à la version 'EXPLORATORIUM 0.1 au musée d'Art Contemporain de Caracas en prélude de l'EXPLORATORIUM 2.1 pendant la prochaine biennale de Venise au pavillon du Venezuela et à ce moment un lien sera établi entre "ny alesund pole 0" et "exploratorium 2.1"...

A suivre donc...

Le site du projet 'Viaje Fresco':
http://viajefresco.free.fr

vendredi 16 mars 2007

Infâme origine / info origin


"Inforigin" huile sur toile 116*89 cm

Quand je lis les livres actuels publiés chez Taschen "Collectionner l'art contemporain", compilant les itw des plus grands collectionneurs et marchands du monde actuel de l'art, je me vois vraiment comme un être indépendant. J'ai la chance de voir mes oeuvres non consommées, mais juste perçues pour ce qu'elles sont, et reconnues pour ce qu'elles sont. Et comme Picabia qui dans les années 1910 (il ya presque un siècle) ou encore Marcel Duchamp, de jours en jours, face aux discours consuméristes, face à l'assimilation des oeuvres à des produits de luxe de spéculation, qui n'ont le mérite que d'être consommées, face à des collectionneurs banquier de l'art, et marchand producteur hollywoodiens, je me surprend à rire...

Comment prendre ces gens au sérieux ? et ne vous y trompez pas ! l'art contemporain n'a jamais eu vocation d'être pris au sérieux ! Alors quand je vois les débats autour de l'île Seguin, ou encore les prix astronomiques atteints par les croûtes peintes de John Currin, Lisa Yuskavage, John Glenn ou Mark Tansey, je n'y vois que les nouveaux 'Bouguereau' au format idéal pour des niais fortunés (si bien peints par Currin) en mal de reconnaissance médiatique et culturelle ...

Notre époque est risible. Quand on lit la définition salutaire de l'art définie par Nicolas Bourriaud "Une façon d'entretenir des relations avec notre monde", on peut se questionner au sujet de la globalisation du marché de l'art:

Un collectionneur aimant l'art, par l'achat d'une oeuvre, joue le rôle de médiateur d'une oeuvre, mais aujourd'hui les collectionneurs les plus fortunés et les marchands le plus puissants nourrissent une équation 'time to market' : Acheter au bon moment au bon prix, et revendre au bon moment au bon prix ...

Je ne tiens à juger personne, 'il n'y a pas mort d'hommes' et finalement ce n'est pas si grave:
En effet ce marché a au moins le mérite de tirer toute cette population vers les foires (SCOPE, BRIDGE, BASEL, FIAC, FRIEZE, ARCO, ARMORY...) à (Miami, New York, Shangaï, Tokyo, Dubaï, Bâle, Paris, Londres...) nous donnant ainsi l'occasion de boire les meilleurs vins, d'assister aux meilleures parties fines... Et puis de vendre nos oeuvres...

"Tout va bien Madame la Marquise, esquivons les echymoses des esquimaux aux mots exquis"
V.Grancher / Rrose Selavy

L’augmentation récente de la fonte du Groenland revue à la hausse

Présentation :
Dans une étude publiée le 14 mars, des chercheurs du CNRS et de l'Université Catholique de Louvain (Belgique), s’appuyant sur une nouvelle évaluation de données des satellites et sur des modélisations climatiques régionales, montrent que l’augmentation récente de la fonte en surface de la calotte glaciaire du Groenland au cours des 25 dernières années est plus importante qu’estimée initialement. La température moyenne d’été à la surface de la calotte de glace a ainsi augmenté de 2,4°C entre 1979 et 2005. La surface maximale du Groenland fondant au moins un jour par an a augmenté de 42% durant la même période, représentant alors une surface supplémentaire de fonte en 2005 équivalent à un tiers de la surface de la France.

Le réchauffement climatique est une réalité désormais tangible. Depuis quelques années les preuves d'un réchauffement de la planète s'accumulent ; les modèles climatiques indiquent que ce réchauffement résulte pour l’essentiel de l’augmentation des teneurs en gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Dans ce contexte, l’évolution actuelle et future de la calotte glaciaire du Groenland représente l’un des soucis majeurs pour nos sociétés, compte-tenu de son impact possible sur le niveau des mers et sur le climat du pourtour atlantique. Quantifier cette évolution repose à la fois sur des études théoriques et sur les observations de terrain et par satellite.

Des chercheurs du LGGE [1] et de l'Université Catholique de Louvain viennent de combiner leurs expertises pour estimer l’évolution de la fonte de surface affectant la calotte de glace du Groenland au cours des trois dernières décennies. Leur approche est double et repose à la fois sur un modèle numérique de simulation du climat régional sur la calotte de glace, et sur un nouvel traitement des données issues des satellites, dans les longueurs d’onde microondes.

Le modèle de climat régional permet de calculer l’état de différentes variables atmosphériques telles que vents, température, pression et humidité de l'air, nuages et précipitations, avec une résolution spatiale de 25 km sur l’ensemble du Groenland. Il s’appuie notamment sur les ré-analyses des données météorologiques fournies par le Centre Européen de Prévision Météorologique. On calcule ensuite l’état de la surface de neige à la même résolution spatiale (température, accumulation ou fonte du manteau neigeux).

Les données microondes issues des satellites au cours des derniers 30 ans font l’objet d’un nouveau traitement permettant de corriger l’influence de la présence de nuages d’eau liquide au-dessus de la zone d’étude. Ces nuages, eux-mêmes calculés à partir du modèle climatique régional, ont vu leur fréquence augmenter durant la période d’étude, avec comme effet une augmentation des précipitations liquides. Les précédentes études ne tenaient pas compte de l’effet de masque de ces nuages ; elles tendaient donc à sous-estimer l’étendue des zones de fonte déterminées à partir des satellites microondes.

Cette nouvelle étude révise à la hausse l’augmentation de la fonte de surface affectant la calotte de glace du Groenland au cours des derniers 30 ans. Celle-ci se voit multipliée par deux en comparaison aux précédentes estimations. Ainsi en 2005, c’est l’équivalent du tiers de la surface de la France qui est venu s’ajouter à la surface maximale annuelle affectée au moins un jour par an par la fonte, par rapport à 1979. En 2005, près de 550.000 km2 du Groenland subissait cette fonte. L’effet le plus spectaculaire est observé au Nord du Groenland où des épisodes importants de fonte sont observés depuis l’année 2000, à plus de 1.500 m d’altitude, ce qui n’avait jamais été observé par les satellites auparavant. Ceci va de pair avec l’évolution de la température d’été simulée par le modèle climatique régional, indiquant un réchauffement de 2,4°C sur la période étudiée.

Référence : Fettweis, X., J.-P. van Ypersele, H. Gallée, F. Lefebre, and W. Lefebvre (2007), The 1979-­2005 Greenland ice sheet melt extent from passive microwave data using an improved version of the melt retrieval XPGR algorithm, Geophys. Res. Lett., 34, L05502, doi:10.1029/2006GL028787.



Progression du nombre de jours de fonte à la surface du Groenland entre 1979 et 2006. Chaque carré fait 25 km de coté. (Cliquez sur l'image pour voir l'animation)

[1] Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement, CNRS-Université Joseph Fourier de Grenoble

Pour avoir des renseignements :
Contact : Hubert Gallée, LGGE

source: http://www.annneepolaire.fr

jeudi 1 mars 2007

FEU !!!



Feu !!! l'année polaire commence ce jour ! tiendra t'elle ses promesses ?
Dans tous les cas ce jour à 18h00 à la galerie Analix forever rue de l'arquebuse à Genêve Suisse, j'interviens au sujet de ce projet dans le cadre de la table ronde "art et écologie".
Autre artiste invité : Erik Samakh

Valéry Grancher

mardi 20 février 2007

Copyleft



Photo Eloy et Feria

Les organisateurs de Art aux pôles, également artiste ont décidé de mettre leurs photos issues de leur expédition en antarctique en copyleft pour que d'autres artistes les transforment. Toutes les nouvelles versions ainsi générées seront alors montrées au Musée d'Art Contemporain de Caracas au Venezuela.
Voilà le lien

voilà ce qu'ils en disent:

VINCENT+FERIA, Copyleft et l’Antarctique
« Entre mille images une » http://www.flickr.com/photos/36855232@N00/
Voici ce corpus d’images de la mer de Weddell et de l’Antarctique, prises entre le 55°S (Ushuaia) et le 77°S (base Belgrano 2) et entre les 64°W et 34°W, au mois de février 2004, à bord du brise-glace argentin Almirante Irizar et pendant le 2ème leg de la campagne Argau IV.
5000 images au total ont été rapportées de ce voyage dont nous avons sorti 1000 pour les déposer en copyleft. Elles deviennent des images créatives, elles sont chargées d’une énergie invraisemblable, prises dans un espace presque immaculé.
Le protocole du copyleft ou du LAL (Licence Art Libre) permet de se saisir de ces images, d’en faire de créations et de les remettre en copyleft. Les images sont à télécharger sur http://www.flickr.com
Vous pouvez si vous le souhaitez envoyer vos créations au :
-Musée d’art contemporain, Zona Cultural, Parque Central, Caracas 1010, Venezuela, ou cette expérience sera exposée jusqu’au mois de mai 2007 dans VIAJE FRESCO de Vincent+Feria
-CAMAC, 1 grande rue, 10400 Marnay-sur-Seine, France, entre septembre et novembre 2007 pour Le Globe dans la grand rue de V+F

vendredi 16 février 2007

TAWASAP



Après mon expédition dans le pays shiwiars, où Pascual m'avait accueilli au sein de sa communauté et sa famille au plus profond de l'amazonie équatorienne, il était à son tour venu à Paris me rendre visite; Il m'avait demandé de faire une chose qui m'avait énormément touché:
Il m'avait laissé sa couronne Tawasap (coiffe de plume, voir la photo) en me demandant de la placer dans la tribune du public de la projection de mon film "Tanguntsa Amazonie 0" au Palais de Tokyo pour la cinquième nuit tropicale de l'exposition "Tropico vegetal Lost in paradise". Car ne pouvant être présent durant cette soirée, cette couronne symbolisait et manifestait sa présence 'spirituelle'.

Depuis nous ne cessons pas de communiquer par mail, et quand je lui annonçais que dans la suite de mon expédition équatorienne, j'allais effectuer une expédition au delà du cercle arctique, il m'a immédiatement demander d'amener avec moi en ces lieux cette couronne en me précisant que son esprit m'accompagnerait et qu'il me rejoindrait dans mes rêves là bas. J'acceptais immédiatement et je ne manquerai pas de satisfaire sa demande:
Je trouve fascinant la présence d'un objet spirituel issu du plus profond de la jungle amazonienne, au milieux des glaces et paysages arctiques. Je trouve cette sollicitation et l'action qui en découle terriblement artistique (bien que cette action me soit imposée et ne soit pas de mon initiative, cela rend cette action d'autant plus intéressante à mes yeux); comme si en un point l'équateur et le pôle se rejoignaient....

Valéry Grancher

Dates


Crédit de la photo: Institut Polaire français Paul Emile Victor, 'manchots empereurs'

Je viens d'apprendre les dates de mon séjour sur la latitude 79° Nord:
Cela se fera normalement du 13 Mai au 12 Juin 2007, soit environ quatre semaines.
Quatre semaines qui seront riches en évènements et expériences ...

Valéry Grancher

dimanche 11 février 2007

Ouverture de l'année Polaire


"Nuages stratopshériques polaires" source IPEV.

L'année polaire démarre le 1er Mars, et cela pour le monde entier. Cet évènement officiel et hautement politique comme vous pouvez le constater dans les lignes qui suivent est organisé afin de multiplier les missions d'observations dans ces régions, et d'une certaine façon de mettre au coeur de l'actualité politique les préoccupations environnementale:
Jaques Chirac a lancé dans les semaines passées sa propre initiative avec l'ONUE: L'ONU de l'environnement (sera t'il aussi efficace que l'actuel ONU ? )
Mais est ce que ce sursaut médiatique, politique suffira a inverser la tendance ?

En attendant de voir les premières conséquence de toutes ces initiatives, interressons nous à cette quatrième année polaire :

En rassemblant, 50 ans après la dernière Année polaire, la communauté scientifique internationale autour de programmes ambitieux, coordonnés au niveau international, l'objectif de l'ICSU (International Council for Science) et du WMO (World Meteorological Organization) est de permettre une avancée importante des connaissances sur les régions polaires, où se trouvent une partie des réponses aux questions que l'ensemble de la planète se pose sur l'évolution de son environnement.
Les questions de société essentielles que posent à l'humanité l'évolution du climat ou la protection de la biodiversité donnent aujourd'hui aux recherches dans les régions polaires un relief tout particulier. L'API offre l'opportunité de développer un dialogue direct entre les scientifiques, et le public autour de ces problématiques et d'intéresser les jeunes aux études scientifiques.
Pour cela, un effort d'information et de sensibilisation du public sera conduit durant les 2 années (2007-2008) de l'Année Polaire Internationale (API) dont ma future résidence dans la base de Cordel fait partie.

- Ouverture officielle de l'Année Polaire Internationale:

Le lancement international de l'Année Polaire Internationale aura lieu au Palais de la Découverte à Paris le 1er mars 2007 à l'invitation de l'ICSU et du WMO. La cérémonie d'ouverture qui aura lieu à 11h, sera suivie d'une conférence de presse.

- Mardi 1er mars Palais du Luxembourg, Paris.:
Placée sous le haut patronage de Monsieur Christian Poncelet, Président du Sénat, cette manifestation est organisée par l'Office Parlementaire d'Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) à l'intiative de Monsieur le sénateur Christian Gaudin.
Au cours de cette cérémonie d'ouverture prendront la parole :
M. Christian Poncelet, Président du Sénat,
Mme Catherine Bréchignac, Présidente du CNRS et Présidente de ICSU
Mme Nelly Olin, Ministre de l'écologie et du développement durable,
M. François Goulard, Ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche,
M. François Baroin, Ministre de l'Outre-Mer.
Trois problématiques d'actualité seront abordées :
- Les pôles, témoins et acteurs du changement climatique par Mme Valérie Masson-Delmotte, climatologue CEA au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement
- La biodiversité polaire : une richesse menacée par M. Yvon Le Maho, membre de l'Académie des Sciences, biologiste CNRS à l'Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien
- Les peuples arctiques : peuples premiers et premiers hommes face au réchauffement par Mme Joëlle Robert-Lamblin, anthropologue au CNRS
S.A.S Le Prince Albert II de Monaco clôturera les débats.

samedi 3 février 2007

79° Nord 12° Est


"79°N 12°E" huile sur toile, 73 cm * 60 cm. 30/01/2007

79° Nord 12° Est est la position exacte de la base de Ny Alesund où j'effectuerai mon séjour: Elle se nomme Cordel et se trouve être une base franco-allemande. Ainsi je participerai à la vie collective d'une équipe de scientifiques franco-allemande. Cela représente une petite Europe dans le Grand Nord !
Mais étant moi même de formation scientifique (diplômé de l'ENST Telecom Paris), assurant ma vie matérielle et celle de ma famille comme consultant senor en informatique (système d'informations, moteurs de recherches sémantiques), je peux aisément imaginer ce que peut être la vie quotidienne de cette communauté:
Elle ne doit pas être aussi éloigné de ma vie professionnelle.
Si je paye mes impôts comme ingénieur, si je me nourris grâce à la vente d'un 'temps cerveau' car il est 'câblé ainsi', et cela fait partie intégrante de ma personne et de mes plaisirs, je suis un artiste:
Car être artiste n'est pas une profession mais un état, je dirai même un chemin de vie et une fatalité. Ainsi un artiste peut exercer une profession, mais je doute qu'un professionnel quelqu'il soit, puisse à volonté être artiste (tout au mieux il sera un collectionneur effectuant ainsi un transfert vers un 'état identitaire de créateur'. Au delà d'un état individuel, cela est aussi un état social:
La presse qui parle de nous, la présence de nos travaux dans les expositions et collections...
Du coup ce passage d'une identité sociale à un état identitaire correspondant à une autre identité sociale, me procure une double identité avec toute la richesse que cela peut m'apporter:
- la circulation des méthodologies d'un domaine à l'autre en terme de gestion de projet par exemple
- Ou encore le transfert de méthodes d'analyse de contextes factuels qui peuvent influencer la génétique de tel ou tel projet
- La circulation dans les deux sens des compétences de même que leurs transferts...

Bref il est évident que pour moi tout passe par un travail. Je ne connais toujours pas la transcendance et l'inspiration divine. C'est souvent pour cela que je me définis beaucoup plus comme classique (bien que contemporain) que romantique dans la veine d'un certain dandisme: Je n'aurai pas la prétention de me comparer à un Leonard artiste et brillant ingénieur, et n'y voyais pas une telle allusion. Surtout pas !!!
Mais il faut savoir que dans les périodes antérieures aux romantismes, ou encore tout au long du siècle dernier, des exemples de ce genre ne manquent pas...
Voyez François Morellet et son entreprise paternelle, ou encore Richard Paul Lhose...
Bref je suis un 'travailleur' et je l'assume...

Je parle de tout cela, car je doute que cette équipe, lors de mon arrivée me voit avec mes deux faces:
Je suis 'un artiste invité', et je serais très curieux de connaître leur perception sur l'intégration d'un 'artiste' dans leurs équipes. Alors que sur le fond, je ne suis guère différent d'eux ! et je ne pense pas être aussi éloigné que cela de leur regard porté sur le contexte qui nous intéresse à cet endroit précis 79° Nord 12° Est.
Ces coordonnées abstraites étant désormais forcément une image grâce à nos satellites.

Valéry Grancher

jeudi 25 janvier 2007

Fonte des glaces et vêlage des Icebergs


Le rôle de l’Antarctique sur le futur niveau des mers se précise.
Le niveau des mers monte d’environ 1,8 mm par an, en raison de la dilatation des océans qui se réchauffent, et de l’apport d’eau douce dû à la perte de volume des glaciers de montagne. Toutefois la masse d’eau douce la plus importante sur Terre est la calotte de glace Antarctique (70% des réserves de la planète). Pour prévoir l'évolution future du niveau des mers, il est donc indispensable d'estimer correctement les variations futures de l’accumulation de neige et des pertes de glace de l'Antarctique. De nouvelles simulations réalisées à l’aide d’un modèle climatique à haute résolution spatiale confirment qu’à l'avenir, l'augmentation de la température en Antarctique aura pour conséquence une augmentation de la précipitation. Comme celle-ci restera stockée longtemps sous forme de neige et glace, la montée du niveau des mers due aux autres contributions en sera ralentie. L'impact de cet effet serait d'environ moins 1,2 mm de niveau des mers par an à la fin du siècle.

Le bilan de masse de la calotte de glace Antarctique a un impact direct sur le niveau des mers ; l’essentiel de la glace perdue chaque année part sous forme d’icebergs qui augmentent le niveau des mers. Ce phénomène est naturellement compensé par l’accumulation de nouvelles neiges en surface, qui – elle – diminue le niveau des mers.

De nouvelles simulations climatiques viennent d’être publiées par des chercheurs du CNRS (LGGE et LMD) et de l'Université de Melbourne ; elles permettent d'évaluer ce deuxième phénomène de façon plus précise qu’auparavant. En effet la résolution spatiale du modèle climatique a pu être réduite à 60 km sur l’ensemble de l'Antarctique (alors qu’elle est de plusieurs centaines de kilomètres dans la plupart des modèles climatiques), offrant ainsi une meilleure prise en compte de processus climatiques à l’échelle régionale, et donc une physique plus réaliste du climat antarctique.

Ces simulations confirment, mais surtout réévaluent, une dualité désormais connue : quand le climat se réchauffe, d’une part la fonte aux bords de la calotte de glace augmente, d’autre part les masses d'air pouvant contenir plus d'humidité apportent plus de neige au coeur de la calotte. Lequel des deux effets est prépondérant dépend avant tout du climat au centre de la calotte de glace : ces nouvelles simulations montrent que l'augmentation de la précipitation au centre de l’Antarctique dominera l'augmentation de la fonte sur les côtes.

Ainsi l’évolution du bilan de masse de surface de l'Antarctique au cours de ce siècle, par le renforcement de l'effet de serre dû aux activités humaines, aura pour effet de ralentir la montée des eaux. Evalué ici à moins 1,2 mm de niveau des mers par an à la fin du siècle, cet effet sera néanmoins insuffisant pour enrayer cette montée du niveau des mers causée par l'expansion thermique des océans et la fonte accrue du Groenland et des autres glaciers du monde. Quant au risque que le vêlage d'icebergs depuis l'Antarctique augmente au cours de ce siècle, la question demeure hélas entière au terme de ce travail.

Contact : Gerhard Krinner, LGGE
Tél. : 04.76.82.42.36
Mail : krinner@lgge.obs.ujf-grenoble.fr

Référence (publication électronique du 9 août 2006) :
Krinner, G., O. Magand, I. Simmonds, C. Genthon, and J.-L. Dufresne, Simulated Antarctic precipitation and surface mass balance at the end of the 20th and 21st centuries, Climate Dynamics, doi:10.1007/s00382-006-0177-x, 2006.

source:http://www.anneepolaire.fr
Crédits Image: IPEV