vendredi 25 mai 2007

Une autre rencontre





Ces jours la chaîne arte me suit pas à pas dans ma vie ici, je ne sais ce qu'il en sortira ;-)
Bref le blog est là pour faire bonne mesure, j'assume ce que j'écris et ce que je fais.
Toujours est il qu'étant sur la côte en train de faire ma collecte d'objet j'ai fait une curieuse rencontre que voilà ;-)
Sinon comme supports de mes futures arctic pop paintings, j'ai collecté des bois de rennes et des bois fossilles.
Et oui le Svalbard avait des forêt au carbonifère...

Le tournage de 24H00





Ce jour, je suis revenu de mon tournage des 24H00 de vidéos pour l'installation, je suis allé m'isoler dans un refuge à une dizaine de kilomètres de Ny Alesund, à Geopol qui deviendra le titre de l'installation...
Le paysage est époustouflant digne d'un paysage martien, et en plus une opportunité météo en or était là:
- Absence de vent
- Ciel azur sans nuages aucun
- Luminosité cristalline et air pur

De plus être seul en ces lieux pendant 50 H00, au milieux de cette étendue monochrome et silencieuse (je n'ai jamais cconnu d'endroits en notre monde aussi silencieux de celui là) fût une expérience humaine profonde et intense.

Du coup les images sont en boîte.

Il ne reste plus qu'à les dérusher et produire le film.

Les photos:

Cédric Couret de l'IPEV m'a apporté une aide précieuse dans la conception d'un système solaire pour l'énergie du dispositif: il a fonctionné parfaitement, et sans lui, les difficultés de tournage auraient été augmentées.
On voit le pied, motorisé qui peut faire un tour en 24H00 et la caméra HDV dessus, ce qui donne une image 16/9

NB: Vous avez ci-joint une image de mon refuge ;-)

Dans la suite de la magie des Fjords


Me voilà de retour de ma retraite, mais avant mon départ, j'avais évoqué par des photos la magie des fjords, voilà maintenant le vidéo de ce moment fort que fût la nage du renne ;-)
Excusez le tremblement de l'image et la qualité du son, nous sommes à bord d'un petit hors bord...

mercredi 23 mai 2007

Un grand salut


Ce jour si la météo le permet, cela a l'air d'être bien parti, je vais m'isoler dans la nature environ 30h00 pour tourner les images de ma future installation vidéo qui sera montrée le 1er Juillet prochain à l'espace d'art Concret à Mouans en sartoux:
Un film de 24h00:
On a du réaliser une installation électrique solaire (comme en Amazonie), le pied motorisé et son autonomie ont été testés avec succès ces derniers jours. Il ne me reste plus qu'à préparer mon kit de survie, mon fusil, ma nourriture, mes boissons et le matériel et mon ermitage débutera... Je vais ainsi goûter, pendant un jour entier à la vie de trappeurs, qui ici passent jusqu'à trois ans dans ces conditions.
Je considère cette installation vidéo tant pour son futur résultat comme oeuvre mais aussi vraiment comme une performance artistique au regard de sa production et le process parcouru pour sa réalisation (les préceptes et conditions que cette oeuvre m'imposent: cela ferait presque penser à un rite et cela malgré ma volonté, c'est l'environnement qui impose cela...)

mardi 22 mai 2007

La magie des Fjords du Svalbard










Ce jour, à bord d'un petit hors bord en aluminium, en compagnie d'un artiste norvégien nommé Espen et d'une océanographe irlandaise Ruth, nous avons décidé de faire le tour du fjord Kongfjorden. Cela a duré 4h30 et fût un spectacle éblouissant:
- Un renne traversant le fjord à la nage
- Des phoques curieux et amuseurs nous rendant visite, sans parler des oiseaux, des glaces et des paysages. Ces photos sont bien peu de choses au regard de l'expérience vécue.

lundi 21 mai 2007

L'eau


Ici l'océan n'est ni un océan, ni une mer. Nous somme dans un fjord, l'eau de mer se mêle à la fonte des glaciers. Je ne sais si elle est saumâtre, mais elle offre des couleurs de glaces déclinant toutes les nuances de bleu et de gris. L'eau devient métallique...

Horizons


On ne se lasse jamais de contempler les flots, ni même l'horizon qui vous donne un sentiment d'infinitude. Quand la solitude au milieux d'une nature radicale, extrême dénuée de présence humaine, vous dénie l'arrogance de vos talents. Elle vous offre un miroir dans lequel l'identité se dilue au profit d'une nouvelle conscience. Celle là même, qui vous rappelle votre misère humaine, votre insignifiance dans l'univers malgré les sommets sur lesquels vous êtes postés au regard de votre place sociale. L'orgueil, la vanité, ne tiennent plus, la contemplation vous ramène tout simplement au corps prosaïque et sa précarité en ce monde...

dimanche 20 mai 2007

Arctic POP !!!


J'avais évoqué la présence des technologies les plus avancées en ces territoires extrêmes. Ces technologies ne vont pas sans marques, icônes et logos...
La simple présence de cette symbolique en ces lieux extrêmes vierges au "top of the world" comme on se plaît à le dire ici, m'a frappé par les contrastes que cela représente. En regardant l'art inuit, les artistes utilisent les restes morts des animaux (défenses, os, bois de rennes) pour les façonner et représenter leur symbologie. Quelle est notre symbologie en ces lieux ?
En utilisant l'eau des glaciers, et les bois de rennes trouvés, je propose cette réponse ;-)

Le commencement du travail



J'ai profité d'une expédition allemande afin que l'on me ramène de l'eau du glacier (de la photo) afin de commencer à faire des pièces:
j'utiliserai cette eau comme diluant de mon acrylique. Je n'avais guère de choix vu que l'on m'avait refusé l'embarquement faute de place: En effet il s'agit d'un petit bâteau de 4 places et quatre scientifiques constituaient l'équipe...
Je ne désespère pas d'avoir un jour ma propre équipée étant membre à part entière de l'équipe de l'IPEV, il va falloir que j'organise cela...

J'ai d'ores et déjà collecté des bois de rennes sur le sol: maintenant que la neige commence à fondre, on en trouve un peu partout. Je vais peindre dessus:
Le projet se nomme "Arctic POP":
Ny alesund est un village scientifque fait de petites maisons norvégiennes traditionnelles, qui donneraient presque l'impression de voir un village darbiste. Mais elles sont remplies des plus hautes technologies (lasers, ordinateurs, serveurs, laboratoires ect...) On se déplace dans cette nature vierge en scooter à essence et à hors bord...
Les instruments destinés à l'observation de cette nature sont marqués de logos.

Si bien que j'ai eu l'idée de peindre sur des objets organiques morts ramassés sur le sol, avec de l'eau des glaciers, tous ces logos et ces symboles technologiques:
En effet plus aucun regard n'est possible sans ces technologies...

Le printemps




Avec les températures qui s'adoucissent les premiers oiseaux arrivent pour nicher... on les voit de plus en plus nombreux sur le fjord, ici on m'a expliqué que ce sont des canards du Svalbard (leurs nids sont détruits pour récupérer leur duvet et en faire des oreillers). Ne me demandez pas le nom de l'espèce, pour ma part la traduction 'duck' que l'on m'a donné ne convient pas, je pense que ce sont des eiders...

Ce jour


Ce jour est une journée magnifique, le ciel s'est dégagé, la température s'est adoucie 2° celsius, l'été polaire arrive...
Cette lumière cristalline abolissant toutes notions de distances, et ces reliefs ne sont pas sans rappeler des paysages martiens que l'on aurait repeint en blanc...
Cet environnement ne nous donne pas l'impression d'être sur Terre, mais sur une planète primitive quelconque, et cela me plonge dans des songeries dignes de Philippe K Dick.
Afin de vous faire profiter de cette impression, cliquez sur la photo afin d'avoir un panoramique....

samedi 19 mai 2007

Ski de fond


Les norvégiens envoient des artistes au delà du cercle arctique depuis plus de vingt ans ! il y a un bâtiment qui est une résidence d'artistes contemporains. Je fis donc la connaissance de celui qui est présent en ce moment pour deux semaines, et se trouve être fort sympathique et avoir un travail vraiment intéressant visible ici. Il se nomme Espen Dietrichson. Nous décidâmes donc, ce jour, de faire une excursion de 4h00 en ski de fond au départ de Ny Alesund:
Nous avonss donc passé le col se trouvant eu dessus du village scientifique, nous nous sommes rendus à un lac gelé: Les sensations étaient là, plongés dans un monochrome blanc d'une pureté virginale et d'une luminosité cristalline, nous avancions. Moi j'avais en badouillère mon 308 avec 5 cratouches dedans, et ce sentiment de liberté en ayant un fusil pendu au dos me donnait un sentiment étrange d'effroi, mêlé de sécurité:
Les attaques d'ours se font de plus en plus agressives (ils sont amaigris et sont très affamés), l'effroi venait de cette idée d'en rencontrer un, et le sentiment de sécurité venait de l'arme censée le neutraliser. Mais comment ne pas sentir une culpabilité en même temps. Je retrouvais les mêmes instincts qu'en amazonie où finalement, il n'y guère de place pour de telles considération quand on doit survivre en milieux hostile.
On n'a pas eu de rencontres de ce genre, mais j'ai pu savourer la chance que j'avais, car une telle randonnée n'est accessible qu'à un très petit nombre de personnes bénéficiant d'autorisations spéciales...
Je suis rentré à 17h00 exténué.

vendredi 18 mai 2007

Expédition





Aujourd'hui j'ai suivi une jeune équipe de scientifiques (doctorants) qui font une étude for intéressante:
Le mercure à l'état gazeux dans l'atmosphère (d'origine naturelle ou entropique), quand il se lie avec des molécules telles que le chlore, il perd sa stabilité et se fixe au flocons de neiges. La neige en fondant alimente les glaciers, qui alimentent les fjords et ainsi la chaîne alimentaire océanique (aujourd'hui c'est exactement ce que cherchent à montrer ces scientifiques) de cette région se retrouve contaminée au mercure qui pourraient provoquer de graves maladies et dysformations chez cher certains inuits...
Il faut savoir que la concentration de mercure à l'état gazeux a doublé, car aujourd'hui 50 % est d'origine naturelle et 50 d'origine entropique (humaine), ce qui signifie que l'influence humaine sur ce phénomène n'est pas négligeable...

Nous sommes donc allé en scooter des neiges sur les glaciers des alentours de Ny Alesund, où cette équipe à procédé à des prélèvements pour analyse.

L'arctique a cette faculté, grâce aux courants atmosphériques de concentrer des aérosols et divers polluants très toxiques...

jeudi 17 mai 2007

Fête nationale norvégienne


Ce jour le 17 Mai est la fête nationale norvégienne: Déjà hier je fus invité par la base norvégienne (amundsen) et nous avons partagé saucissons français et bières norvégiennes et schnaps, je suis rentré en crawl dans ma chambrée.
Ce matin réveille à 8h00 en fanfare, à 13h00 on va avoir droit à la parade, et pour couronner le tout, nous avons eu la viste de deux rennes dans les alentours de la base...

Valéry Grancher

mercredi 16 mai 2007

Humans and dogs



Les relations entre les hommes et les chiens ne sont pas une mince affaire, mais en arctique il s'agit carrément d'une symbiose entre deux prédateurs: l'un ne peut survivre sans l'autre.
Quand je prenais ces photos, l'hôte des lieux me fît signe avec une bouteille d'aquavit de le rejoindre à l'intérieur pour un verre. Nous avons bu, et beaucoup parlé des chiens. Le plus fascinant de sa meute est Thuna, qui va mettre bas bientôt. Adorable des yeux cristallins argent centré de noir avec un pelage feu, elle est incroyablement intelligente, et je jouais avec elle dans la neige...
L'univers domestique de cette personne est entièrement dédié aux chiens, de la devanture de sa baraque huileuse enduit de la graisse des phoques et des baleines qui pendent d'ici et de là, l'odeur fumée pas désagréable du tout, la lumière et le son, le silence qui est ici un vrai son, le tout vous plonge dans une étrange atmosphère...
Cette personne est d'origine polonaise, et est arrivée au Svalbard par amour à Longyarbyen, puis ce fut la rupture, il s'en alla alors à Ny alesund avec un chien pour devenir ensuite employé de la kingsbay et s'occupper de cette meute. Je ne devoilerai pas sa vie, mais ce fut une vraie rencontre, toute vie est un roman...

Valéry Grancher

Les premières photos de Ny alesund




Quelques commentaires:
- Témpératures autour de -1° à 0
- Température de la mer: 2° C -> en cas d'immersion, on résiste 5 minutes, on est inconscient au bout de 10 et mort au bout de 15 minutes.
Quand on doit se déplacer en zodiac, on se doit de revêtir des combinaisons de survie pour ces raisons...
Je suis sur Ny Alesund même, hébergé à la base Rabot.
Demain, je vais suivre une formation de tir au fusil afin de pouvoir me déplacer dans les alentours: Ici les ours sont aux nombre de 5000, ils sont affamés et assez agressif, et on doit pouvoir se défendre. Ce qui signifie qu'en cas d'attaque d'ours, il faut être capable de le tuer en un seul tir car les six premiers tirs auront servi à l'effrayer...
Tout simplement parce que l'Ours est un animal protégé et seul la défense passive est autorisée:
On doit le tuer si il s'approche à moins de trente mètres de soi malgré les tirs de disuasion.
SI l'animal est abattu, une enquête est ouverte et on doit rendre des comptes.

Ici les règlements son strictes, les sorties rigoureusement organisées, on est pas en station de ski.
Bref tout cela parce que une erreur anodine en ces contrées peut être mortelle, c'est une question de survie.
Le confort est là, les bâtiments sont beaux et modernes, nous disposons de connexions internet haut débit par satellite, les technologies les plus pointues sont utilisées...
Malgré tout cela, la survie induit des règles très pragmatiques et prosaïques, qui ne sont pas sans rappeler celles pratiquées par les shiwiars en amazonie...

Concernant les photos, la première est prise à 17h00, la deuxième et troisième à 00h30: bien que le soleil soit toujours haut, la lumière change et l'atmosphère est d'autant plus mystérieuse, surtout quand on tombe sur un trappeur éleveur de chiens de traineaux: les viandes accrochées sont de la graisse de phoque et de baleine destinées à les nourrir. Le squelette qui pend est un squelette de phoque.
La lumière, la glace et ces chaires donnent une atmosphère très spéciale !
Je fus invité par l'hôte de ces lieux, on but de l'aquavit et ce fut un moment très agréable: l'humanité des territoires extrêmes est toujours fascinante.

Valéry Grancher

mardi 15 mai 2007

Arrivé à destination !!!



Voilà après des péripéties, trois tentatives d'atterissage sur longyearbyen , la dernière fut la bonne. Nous sommes arrivés sous un ciel azur et le paysage me coupa le souffle...
Alors immédiatement, j'ai pensé à l'amazonie, à Pascual, à la mission qu'il me confia, mener en cette destination lointaine sa couronne tawasap...
Une vraie performance joignant l'équateur aux pôles, voilà ce fut fait, et ma première pensée lui était dédiée.

Les shiwiars sont toujours dans la même situation: se battre pour récupérer leurs terres ancestrales et perpétuer leur mode de vie, Le combat continue pour eux, et ils ont plus besoin que jamais de notre soutien:
- Voilà le lien de leur site: http://www.ikiam.info
- Le blog du projet réalisé avec eux http://www.theshiwiarsproject.org

Valéry Grancher

Longyearbyen

Par un soleil de minuit radieux à Tromso, je m'éveille et n'arrive à me rendormir. Le portable est là sur ma petite table et me voilà déjà au clavier. Il est question de faire une nouvelle tentative pour Longyearbyen à 12H30, je cherche une webcam connectée de cette ville, et ce que j'y vois à l'heure où j'écris ces lignes (purée de poix et -4° C: cela ressemble fort à une tempête de neige), ne me rassure guère sur l'issue de cette tentative:



Je n'ose imaginer le coût supporté par la compagnie aérienne pour cette liaison:
- Déjà 2 AR de kérosène assumé pour un résultat nul
- Déjà deux nuit d'hôtels supportés pour les passagers de ces deux vols qui n'ont abouti

Bref tout cela me rend pessimiste, si l'issue s'avérait négative au regard de cette prochaine tentative:
Les passagers des 2 vols précédents seront reportés sur le prochain, et je me demande comment cela finira si il y a sur-booking ? vont il avoir la largesse de mettre à disposition un deuxième boeing ?

Wait and see...

lundi 14 mai 2007

Transit 3


Nouveau décollage pour Longyearbyen à 12h00 de Tromso, survol des fjords superbes mêlant blanc, outremers, jades, noires et poussières...
Puis vint le lait des nuages, et deux heures de vol...
Puis les sommets blancs du Svalbard, les striures noires déchirant les enveloppes nacrées de leurs flancs. Dans les vallées, les nuages se lovaient. On fait une première tentative d'approche, on plonge dans l'osbcurité, si tôt que le sol se fait voir, une grosse poussée de gaz et l'avion se redresse violemment à 45 degrés pour reprendre de l'altitude. 2 ème tentative, même scénario... Il n'y aura pas de troisième tentative...
Retour immédiat sur Tromso, les conditions météorologiques du Svalbard n'on pas permis l'atterissage. 5h00 après le départ, attérissage à l'aéroport du départ:
On récupère nos bagages, on s'échoue dans un autre hôtel, le jour poursuit sa course circulaire, et, dans l'attente de meilleures nouvelles, on contemple les sommets alentours... Un odeur de marée nauséabonde nous enveloppe dans une fraicheur aigüe...

Transit 2


Décollage d'Oslo pour Longyearbyen à 22h25 au lieu de 22h00, à 1h50 on survole pendant 20 minutes le Svalbard, l'atterissage est annulé pour des raisons météorologiques ! Retour immédiat sur la norvège sur Tromso arrivée 3h45.
On récupère nos bagages, on va à l'hôtel et pas de nouvelles pour la suite !
L'IPEV m'attend sur Longyearbyen, je ne suis même pas sur d'y être pour mon vol de 16h00 pour Ny Alesund...
Nouveau transit, par un une lumière cristalline, le soleil de minuit donne une lumière qui est celle du jour, et je ne peux dormir !
Bref la suite demain...

dimanche 13 mai 2007

Transit



Cela fait deux heures que je suis arrivé de Paris à Oslo, je suis en transit pour Longyearbyen:
Je pars d'Oslo à 22h00 pour arriver au pays de soleil de minuit à 00h50. Aussi tuant ma fatigue, ma mélancolie et mon ennui, je me disais que j'étais comme ces charriots que je vois de mon bar, en attente de mouvement... Et voilà la photo faite, mon identification à une image sauvegardée...
Il ne restait plus alors qu'à narrer cette micro-action:
Mon portable sur la table, connexion wifi opérante et me voilà sur les pages de mon blog en train de taper ces lignes...

Le transit est certainement un des états les plus étranges et agréables que je connaisse, un état mélancolique et léger, rien à voir avec la mélancolie baudelairienne...
On est entre le départ et l'arrivée, on est entre deux mouvements, dans un état de mouvement potentiel à terme vers la destination...
Entre l'exitation de la destination, et la nostalgie du départ (les gens que l'on laisse sur place) on est tiraillé, se superpose la fatigue, et puis les divagations liées à cet état entre deux lieux, on se rêve apatride, le temps s'arrête et on contemple:
- Les avions qui décollent
- Le mouvement des charriots à bagages
- Les files humaines disciplinées s'engoufrant dans des carlingues pour des destinations improbables.
- La paranoïa des personnels de sécurité fouillant les bagages humiliant les gens en toute inconscience en violant leurs intimités avec des scanners, et les obligeant à sé déchausser. Tout le monde obtère, cela est pour notre bien, notre sécurité.
La sécurité vaut bien une petite entrave à nos libertés...

Bref un aéroport est un pays en soi: tous les aéroports se ressemblent, Dubaï, Tokyo, Hong Kong, Oslo, Londres, Singapour...
tout est fait pour nous mettre dans cet entre deux:
- Entre deux points, le départ et l'arrivée
- Entre deux états, deux pays
- Entre deux langues.

Alors toutes ces pensées nous donnent un sentiment si bien décrit par Kundera "Une insoutenable légèreté de l'être", le voyage n'est plus un voyage car on dort dans les avions et on voyage quand on est échoué quand on est en transit...

samedi 12 mai 2007

La République ???


"Concetto Nazionale" liquitex sur toile 130 cm * 96 cm 6 Mai 2007

Fils d'un cousin d'un déporté résistant, je ne peux supporter la victoire d'un candidat néo-fasciste:
Comment qualifier quelqu'un qui confond 'identité nationale' et 'immigration' ?
Comment qualifier quelqu'un qui veut instaurer la 'présomption de culpabilité génétique' ?
Comment qualifier quelqu'un qui appelle à la délation avec 'les vigies citoyennes' ? (concept ressuscité de Vichy !)
Comment qualifier quelqu'un qui s'affiche avec les anti-patriotes fuyant leurs obligations et devoirs citoyens (la fiscalité) ?
Comment qualifier un candidat dont les résultats aux élections sont connus six mois avant les élections ?

Bref, tout cela pour dire que je suis heureux de prendre mon envol demain pour les glaces, en espérant que la connerie humaine n'ait pas contaminé les pôles ;-)

Vous me direz quel rapport avec le sujet de mon projet ?

Le rapport est simple, un artiste est un citoyen, il n'est pas en dehors de la société, il est la société ! et quelque soit le projet sur lequel il travaille, son travail est politique...
Et comme disait une de mes connaissances, que nous avons publié dans la maison d'édition (Editions du Seuil) dont j'étais un des chefs de projets: "résister est un verbe qui se conjugue au présent" Lucie Aubrac.

Alors j'affiche ma dernière toile avant que je ne sois au Svalbard !


Valéry Grancher

jeudi 10 mai 2007

Fertiliser les océans la fin d'une utopie ?



Soutenue par l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU/CNRS), avec le soutien logistique de l'Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV), la campagne océanographique internationale KEOPS (1) s'est déroulée début 2005, à bord du Marion Dufresne, au voisinage des Îles Kerguelen dans l'océan Austral. Grâce à une approche originale, l'équipe de scientifiques dirigée par Stéphane Blain, chercheur au Laboratoire d'Océanographie et de Biogéochimie de Marseille (LOB/COM, CNRS / Université Aix-Marseille 2), a révélé que la voie biologique de capture du carbone atmosphérique par l'océan est beaucoup plus sensible à l'apport naturel de fer dans l'eau, qu'à une addition artificielle. Publié dans la revue Nature le 26 avril 2007, ce résultat met clairement en doute l'efficacité annoncée des manipulations de géo-ingénierie visant à réduire la concentration en gaz carbonique atmosphérique par fertilisation des océans via un ajout de fer.
L'océan est le principal puits de carbone planétaire. Deux mécanismes majeurs permettent à ce réservoir de soutirer le carbone de l'atmosphère : la pompe physique (2) et la pompe biologique (3). Depuis plus d'un siècle, un tiers du carbone anthropique (4) rejeté dans l'atmosphère est prélevé par l'océan. Rien d'étonnant à cela, si ce n'est que seule la pompe physique participe à cette capture. La pompe biologique continue en effet à fonctionner comme avant le début de l'ère industrielle, sans pour autant opérer à son maximum. Dans de vastes régions de l'océan global, elle tourne même au ralenti du fait d'une pénurie en micro-organismes. L'océan Austral notamment est globalement très pauvre en phytoplancton, premier maillon de la chaîne trophique, et ce malgré des eaux extrêmement riches en sels nutritifs. Mais, que manque-t-il donc à ces micro-organismes pour proliférer ? Répondre à cette question revêt une importance primordiale car une augmentation du pompage biologique dans ces régions pourrait modifier le rôle de l'océan dans l'assimilation du carbone anthropique.
Entre 1993 et 2005, une 12e d'expéditions océanographiques a permis de mettre en évidence que, dans diverses régions océaniques dont l'océan Austral, les algues sont carencées en fer mais se multiplient si de petites quantités de fer sont ajoutées. Toutefois, l'existence d'un transfert de carbone vers les profondeurs, signe de la mise en marche de la pompe biologique, n'a pas été clairement établie.
C'est dans ce contexte que la campagne KEOPS a été lancée dans les eaux du plateau entourant les îles Kerguelen, son but étant d'étudier une poussée phytoplanctonique naturelle, une stratégie radicalement différente des campagnes précédentes. Le choix du terrain d'études n'a pas été anodin : au vu des observations satellites, ces eaux connaissent chaque année une floraison estivale très localisée du phytoplancton, phénomène qui peut s'expliquer par la présence de fer. Ces eaux seraient-elles un lieu privilégié de l'océan Austral où la pompe biologique est fortement activée ?
Grâce à l'expédition KEOPS, preuve est faite aujourd'hui que cette floraison est bien alimentée par un apport continu et naturel de fer aux eaux de surface : ce fer provient des eaux profondes, différents mécanismes de transport participant à le rendre disponible pour le phytoplancton vivant en surface. Cette fertilisation naturelle a directement été comparée aux fertilisations artificielles. Résultat : l'exportation de carbone vers les profondeurs est au moins 2 fois plus importante que celle observée dans le cas d'une fertilisation artificielle. Surtout, elle est obtenue avec des quantités de fer beaucoup moins importantes : l'efficacité de la fertilisation, définie comme le rapport entre la quantité de carbone exportée et la quantité de fer ajoutée, est ainsi au moins 10 fois plus élevée lorsque la fertilisation est naturelle. Ce résultat montre que le système est beaucoup plus sensible à des ajouts naturels de fer qu'il n'était possible de le prévoir à partir des expériences artificielles.
Ces découvertes ont des répercussions capitales sur la validation du scénario paléoclimatique, qui suppose qu'une partie des variations de concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère entre les périodes glaciaires et interglaciaires est causée par des modifications d'apports en fer à l'océan. Elles jouent également un rôle dans l'étude de l'impact du changement climatique sur la pompe biologique. Dernier point marquant, ces résultats sèment le doute sur les propositions de certaines sociétés de géo-ingénierie climatique qui prétendent pouvoir remédier à l'augmentation du CO2 atmosphérique par une manipulation délibérée de la pompe biologique, via un ajout artificiel en fer. En effet, le mode d'addition (continue et lente) et la forme chimique du fer ajouté au cours du processus naturel le rendent inimitable. Enfin, l'efficacité de telles manipulations reste impossible à quantifier et leurs effets secondaires sur les ressources marines demeurent largement inconnus.
Notes :
(1) Le programme KEOPS (KErguelen Ocean and Plateau compared Study) bénéficie de la participation de 16 laboratoires de recherche de par le monde : français, australien, belge et néerlandais.
Pour en savoir plus sur ce dernier : Consulter le site web
(2) La pompe physique, par le biais de la circulation océanique, entraîne les eaux de surface chargées en gaz carbonique dissous vers des couches plus profondes où il se trouve isolé de l'atmosphère.
(3) La pompe biologique fixe du carbone, soit dans les tissus des organismes via la photosynthèse, soit dans les coquilles calcaires de certains micro-organismes. Une partie du carbone ainsi fixé est par la suite entraînée en profondeur sous forme de déchets ou de cadavres.
(4) Il s'agit du carbone issu de l'activité humaine.
Références :
Effect of natural iron fertilization on carbon sequestration in the Southern Ocean. Stéphane Blain et al. Nature. 26 avril 2007.
Pour avoir des renseignements :

Chercheur : Stéphane Blain

source http://www.anneepolaire.fr

mardi 8 mai 2007

De l'espace pour les poles...

J'expliquais il y a quelque temps et que les pôles étaient la porte de l'espace. Il ne s'agit pas d'une plaisanterie, car cela est vrai pour les aurores boréales, mais cela est aussi vrai pour les conditions de vie et d'environnement:
L'isolement sur une longue durée dans un confinement avec peu de personnes...


Le Groenland observé par l'instrument Végétation à bord de Spot 4. Crédits : CNES/Dist. Spot Image (on peut voir le Svalbard sur l'est...

Sur le site du CNES j'ai trouvé cun dossier tout à fait intéressant, et je ne cache pas pas mon doux rêve d'être un des premiers artistes à travailler dans l'espace dans ce genre de confinement et collectif, et à ce titre peut être suis je également un des premiers à travailler dans une base polaire au milieux d'une équipe de scientifiques ?
Rien que ce fait, je le considère comme une sorte de performance, production artistique faite ou pas...

Revenons à ces conditions si similaires aux futures missions vers Mars ...
En effet les conditions d'isolement et de confinement, le fait de vivre ensemble en petit nombre sur de longues durée, représente des conditions similaires à des voyages inter - planétaire. Cela est vrai pour la base franco-italienne de Concordia en Antarctique.

De la même façon un bras télérobotique a été installée à cette base afin de faire à distance des diagnostiques médicaux fiables: On imagine aisément l'utilisation de tels outils dans le contexte de missions spatiales.

Valéry Grancher

Satellite Spot 4


L'Antarctique vue par l'instrument Végétation à bord du satellite Spot 4. Crédits : CNES/Dist Spot Image

Voici une preuve que le propre des arts visuels n'est plus l'esthétique rétinal propre à l'image. Quel peintre peut rivaliser avec une telle harmonie...
L'enjeux est ailleurs, et là, je dis une banalité absolue connue depuis plus d'un siècle !
Mais quand on entend ce que l'on entend sur la culture avec les soi-disant "ce que devrait être l'art..." prononcés par certains candidats présidentiels, on peut s'interroger sur le fait qu'une telle banalité ne soit pas évidente pour bon nombre de nos élites...

Car Duchamp lançait ceci à Brancusi en déambulant dans les travées du salon aéronautique du Bourget :
"Es tu capable de faire mieux ? tout en lui montrant une hélice d'avion..."
Il ya exactement un siècle !!!

Depuis cette époque la technologie n' a cessé de supplanter l'humain sur laquestion de la virtuosité du "faire avec la main" (un objet à trois dimensions, ou encore la production d'images).

Car face à cette image si l'on enlève la légende, elle pourrait être une peinture... mais il s'agit d'un instrument nommé Végétation...

La main importe peu, seul le regard compte désormais et au delà du regard l'esprit du regard...

Valéry Grancher

vendredi 4 mai 2007

Pour information

pour information:
colloque international ENVIRONNEMENT, ENGAGEMENT ESTHÉTIQUE ET ESPACE PUBLIC: L'ENJEU DU PAYSAGE
9_11 mai 2007 à l'ENGREF_Paris
au cours duquel notre communication portera sur les enjeux, les relations entre art et environnement à partir de l'expérience "Perpective antarctique" et de notre mobilisation pour le sixième continent
amicalement,
Elohim -FERIA

Environnement, engagement esthétique et espace public : l'enjeu du paysage
Du 09/05/2007 au 11/05/2007
Lieu : Paris (75)
Organisé par : Université Paris 10 - Ladyss

Ce colloque international se propose d'interroger les composantes esthétiques des politiques et mobilisations écologiques ainsi que de l'art écologique.
Du côté politiques publiques, l'interrogation concernera plus particulièrement les politiques paysagères. En effet, le paysage est l'un des éléments clé du débat associant esthétique et écologie : cependant, on peut s'interroger sur la valeur d'approches que l'on peut considérer comme souvent trop formelles. Le paysage prend-il en compte toute la valeur de la relation esthétique ? Par ailleurs, et parallèlement, intègre-t-il toutes les dimensions de la problématique écologique : n'élude t-il pas, par exemple, sa dimension invisible comme la pollution ?

Du côté artistique l'interrogation concernera l'art écologique, label d'un art spécifiquement américain mêlant éthique écologique, science et art public, depuis la fin des années 1960.
Les communications tenteront donc d'orienter les réflexions autour de trois axes :
1 - De quelle manière ces propositions, qu'elles soient politiques, revendicatives ou artistiques, prennent-elles en considération le monde commun, et plus particulièrement un espace public, qui traduit dans l'action la visée du monde commun ?
2 - Comment ces propositions expriment-elles le caractère indissociable des sujets à leurs territoires de vie (domicile, milieu de vie, paysage, mondes etc.) ?
3 - Enfin, de quelle manière ces propositions intègrent-elles l'action, constitutive du sujet et source d'une rénovation de l'espace public, une action esthétique – c'est l'hypothèse – qui participe d'une mise en forme, d'une mise en sens et d'une mise en scène de la coexistence dans le monde ?

Pour en savoir plus :
Béatrice MOELLIC
Tél. : 01 40 97 78 06
Mail : moellic(at)u-paris10.fr
www.ladyss.com

jeudi 3 mai 2007

Glaces mécaniques



Aller un peu de groove ;-)

Valéry Grancher

mardi 1 mai 2007

Vol au dessus du Spitzberg

Atterir au Spitzberg



Voilà une vidéo qui me laisse imaginer ce que je vais vivre d'ici une dizaine de jours: Atterissage à Longyarben tourné en Juillet 2006....
C'est assez fascinant...

Valéry Grancher

lundi 30 avril 2007

Nage Polaire...



Voilà une vidéo qui montre les dangers de l'exploration polaire:
Durant la saison d'été la banquise se fragilise, et souvent on doit traverser des soupes de glaces qui ne laissent d'autres choix que ce crawl...
Bref ici l'explorateur fait son choix devant une caméra bien en place ;-)
Mais néanmoins une telle expédition ne s'improvise pas !
Ce jour j'ai traversé une dizaine de boutiques parisiennes afin de regarder les équipements nécessaires en cette saison, je fus surpris par le nombre de personnes, qui apparemment, au regard de leur physique ressemblent plus à des touristes ventripotants comme on les aime qu'à des gens solidement bâtis et entraînés pour affronter le pire...
He bien les pôles, l'anapurna et que sais je encore ? sont devenus des destinations touristiques à la mode pour personnes aisées en mal d'aventures !
J'avais connu en préparant mon expédition amazonienne les désaxés new age, mais voilà maintenant les bobos polaires...

Ces lieux ont perdu voilà bien longtemps leurs virginités:
De nos jours pour 15 kilo euros, on peut embarquer un brise glace nucléaire russe qui vous amène directement en fendant la banquise au pôle nord géographique, vous débarque, créée un campement de luxe avec caviar et vodka ! Glamour n'est ce pas ?
Imaginez vous que cette expédition en goguette comptait parmi ses passagers des stars du show biz!

Dire que l'on trouve même des touristes en orbites, on arrête décidément pas le progrès...

Valéry Grancher

dimanche 29 avril 2007

Laurent Tixador et Abraham Poincheval




Ces deux artistes français jouent les explorateurs de l'absurde et du non sens. Cette absurdité et le non sens de leur expédition comme par exemple en 2002 :
"L’inconnu des grands horizons, arrivée à pied dans la Galerie de l’école des Beaux Arts de Metz", "L’inconnu des grands horizons, arrivée à pied au FRAC Basse-Normandie".
Cette même année Laurent Tixador se rendait au pôle nord pour y ficher un drapeau de sa conception tout en se prétendant être le premier artiste à l'avoir atteint !
En fait tout est à prendre au second degré et c'est à partir de ce moment que la poésie de ces projets se fait jour. En effet la performance d'être le premier, ne veut plus dire grand chose de nos jours surtout à l'âge de la conquête spatiale. Et cet échec annoncé n'est pas sans ironie au regard de la pression de notre société contemporaine sur les individus.


Valéry Grancher

Olga Kisseleva

Le premier artiste à avoir atteint le pôle nord géographique, n'est certainement pas français, et n'est pas un homme. Cela est bien dommage pour Laurent Tixador qui s'est prétendu être le premier en 2005 (je parlerai de ce projet plus tard).
Bref Olga Kisseleva, artiste russe originaire de St Pétersbourg, et vivant à Paris, en 2002 décryptait une propagande soviétique au sujet de ces territoires extrêmes. De façon tout à fait officielle dans le cadre de son exposition au State Russian Museum of Arctic & Antarctic, St Petersburg, Russia.
En 2002 elle s'est donc rendue avec une équipe de scientifiques russes (qui travaille à la base de Barnéo) au pôle nord géographique. Le projet qui en résulte se nomme "Hybrid space" :






Il s'agit d'une installation vidéo in situ interactive:
Projections vidéos, installation sonore, capteurs, un forum internet modéré, bots, dessins, objets

Ce travail sur le mensonge et la propagande complète le "décor" d'un musée de l'ère soviétique qui n'a jamais été, et n'est pas dédié à l'art contemporain. La dualité constante du réel / virtuel envoit à celle de la solitude / multitude. Un explorateur polaire, un mannequin isolé dans le musée, peut maintenant dialoguer avec des internautes du monde entier via un chat. Sur les murs du musée, une lumière nordique est synthétisée en temps réel à partir des sons environnant captés dans les salles du musée. Pendant le vernissage, les visiteurs au vernissage ont partagé l'Antarctique faite en pâte d'amande et en crème fouettée.

NB/ Il se trouve que cette artiste sera également présente à l'exposition dans laquelle sera présenté mon projet polaire "On fait le mur" à l'Espace d'Art Concret de Mouans / Sartoux le 1er Juillet prochain.

Valéry Grancher

PHILIP POCOCK & FELIX S. HUBER


"The arctic circle" Philip Pocock & Felis S. Huber 1995

Ce projet n'est pas un projet scientifique mais un projet artistique réalisé au sein d'une équipe scientifique.
Je ne vais pas re-servir la "tarte à la crème" des relations entre sciences et art, mais je dirais cela: L'art et la science sont tous deux des vecteurs du regard portés sur la "nature"...
Mais justement puisqu'il s'agit d'art, je ne peux m'empêcher aux artistes qui ont entretenus des relations avec les cercles polaires, et dans les prochains billets, après avoir décrit quelque peu les enjeux écologiques de ces lieux, je vais essayer de retracer une petite histoire récente des projets artistiques portant leur regard sur ces lieux.

De mon histoire individuelle et contemporaine, le plus ancien que je connaisse est celui de Philip Pocock et Felix Stefan Huber:
Ils ont réalisé un projet fascinant dès 1995 qui consistait à voyager le long de lattitudes les plus connues comme:
- Le cercle arctique
- Le tropique du Cancer
- L'équateur

Ces voyages alimentaient alors une sorte de forum de mails et de site web préfigurant de ce que seront les blogs d'aujourd'hui du web 2.00:
On y trouve des textes, des photos et mêmes des ébauches de vidéos sous la forme de fichiers images animés tels que les .gif.
Dans le cas du premier projet, il est fascinant de voir déjà bon nombre de préoccupations écologiques, sociales, économiques émerger...
Malheureusement ce projet artistique, un des premiers se manifestant sur les réseaux est tombé dans un quasi - oubli...

Le site de ces projets:
http://www.dom.de/acircle/

Valéry Grancher

samedi 28 avril 2007

Ecouter les aurores boréales

Il faut savoir, que ces aurores provoquées par la captation par le champ magnétique terrestre de particules solaires chargées, provoquent en pénétrant dans l'atmosphère des émissions photoniques mais également des émissions radio !
Et ces sons sont extrêmement intéressant ;-)

Peut on considérer cela comme un des premiers exemple de sons électroniques naturels ?

vidéo en anglais :

Steve Mc Greevy

Pour en dire plus cette vidéo très passionante:
Elle a été produite par le Minnesota Planetarium Video - Natural Radio:
Quand le vent solaire entre dans le champ magnétique terrestre, les deux pôles peuvent être éclairés par des aurores. Mais les particules créent aussi des très basses fréquences électro-magnétiques, un type de radio naturelle qui peut être écoutée sur tout le globe terrrestre. Chaque année Steve Mc Greevy va vers le nord qui est le meilleur spot pour son récepteur. L'aspect circulaire de l'image est du à ce que cette vidéo est produite un planetarium...

Valéry Grancher

Aurora Borealis 2

Je suis désolé de mettre des vidéos en anglais, mais peu de matériel est disponible en français. Celle ci détaille le phénomène des aurores boréales, e je dois dire, que ces phénomènes me fascinent profondément pour la bonne et simple raison que souvent on qualifie l'électronique d'une technique totalement artificielle par opposition à la mécanique (n'oppose t'on pas l'analogique au numérique ?) alors qu'ici nous avons la démonstration même, qu'il existe des systèmes électroniques totalement naturels !!!
Car ce qui est décrit ici:
Des particules chargées, dirigées par des champs magnétiques, n'est rien d'autre que la description d'un tube cathodique comme il y en avait dans nos TV du siècle dernier.
Et puis d'un point de vue purement 'poétique', et certainement pas scientifique, je considérais déjà le ciel comme un écran à traverser, mais de là à le considérer comme tout à fait similaire physiquement à une écran TV...
Et pourtant, je pense pouvoir user de cet abus de langage...



D'autre part ne considère t'on pas les pôles comme une porte vers l'espace ?

Valéry Grancher

Aurores boréales



J'avais précédemment parlé du phénomène des aurores boréales, en fait un phénomène naturel fort similaire à ce qui se passe avec un écran cathodique: des particules chargées excitent une surface éjectant des photons (la lumière de l'écran). Pour ces aurores, les particules chargées sont véhiculées par le vent solaire, et l'écran se trouve être notre atmosphère:
Voilà une vidéo intéressante de la nasa qui montre ces aurores au dessus de l'antarctique vues de l'espace.

Valéry Grancher

vendredi 27 avril 2007

Le role de la NASA dans l'année polaire

Voilà un petit sujet vidéo en anglais au sujet du rôle de la NASA pendant cette année polaire...

Le kitsch polaire

Je surfe sur daily motion et youtube pour y explorer l'imaginaire polaire qui peut être véhiculé par le web 2.00...
On trouve le pire comme le meilleur, mais le plus répandu est certainement ces diaporamas constitués de clichés d'aurores boréales et de photos de glaçons sur un fond musical neo baba...

Voilà un exemple pas mal dans le genre que l'on doit à Nick Russil


"Light and Land" by Nick Russil

Save the arctic refuge

Si vous comprenez l'anglais, je vous propose cette vidéo de Robert Redford au sujet de la politique de Georges W Bush junior au regard des territoires nord américain "the Arctic Refuge"...
Nous sommes en période électorale, nous connaissons les amitiès de Nicolas Sarkozy pour Bush, voir son admiration, alors quand vous voterez, pensez à votre planète, pensez à votre survie et balayez l'arrogance par un vote...



"Save the arctic refuge" Robert Redford

Science fiction ?

Regardez cette deuxième vidéo des fonds sous marin en Terre Adélie (Antarctique), les êtres vivants ne sont ils pas dignes des meilleurs films de science fiction ?
La nature dépasse toujours notre imagination !

mercredi 25 avril 2007

"Ever" 1999

Le 13 Mai prochain, je décolle pour le Grand Nord pour arriver au soleil de minuit. Ce voyage n'est pas sans rappeler un autre que j'avais fait vers le Japon:
Je survolais alors à plus de 11 000 m d'altitude le Groenland, et j'avais filmé cette surface de glace rosée et mordorée qui me faisait alors penser à une peau.
A cette époque tout en filmant, je m'imaginais en zoomant sur la surface blanche, en train de déambuler dans ces paysages en y imaginant les conditions. Ce Territoire alors m'était inaccessible, et je ne voyais pas comment je pouvais m'y rendre pour y travailler ! cela était impensable à l'époque !
Qui eut cru q'un jour l'IPEV inviterait des artistes et leur offrirait ainsi cette opportunité ? Comment aurais je pu croire que je serais de ceux qui en profiterait ?
Voilà c'est désormais concret et n'est plus de l'ordre du fantasme...
Cela a été à l'origine d'une autre installation vidéo produite en 1999 nommée "Ever" et montrée dans différents musées d'art contemporain...
Vous avez ici les images de cette installation compressée pour le web à la même époque ;-) désolé pour la qualité...

La vidéo :
"Ever" (sample) 1999


Valéry Grancher

L' Astrolabe




Durée : 01:47 Pris le : 10 janvier 2006 Lieu : Antarctique, France Vidéo de l'Astrolabe, navire ravitailleur à "capacité glace" de 65 mètres de long, qui peut embarquer 50 passagers et plusieurs centaines de tonnes de vivres et de matériel. Chaque année, il est utilisé 120 jours par l'IPEV, assurant régulièrement 5 rotations (novembre à mars) sur une distance de 2.700 km entre la Tasmanie et la base Dumont d'Urville en Antarctique.
Réalisation : Yvon Le Gars
Production : ABER Images

mardi 24 avril 2007

Images de l'IPEV au retour de la mission d'été à Durmont Durville

Vous trouverez dans les billets suivant des vidéos ramenées au retour de la dernière campagne d'été de l'IPEV à Durmont Druville. Cela donne une idée assez claire du quotidien qui m'attend...

Valéry Grancher

Une vie foisonnante dans une eau à -1° C

De retour de Terre Adélie, les scientifiques du programme IPEV n°281 ICOTA, inclu aux programmes API n°53 et 93, et le Département télécommunication, instrumentation et informatique de l'IPEV ont rapporté dans leur bagage de magnifiques images des fonds sous-marins côtiers antarctiques.




Partenaires : IPEV, Océanopolis, MNHN, CG du Finistère, Univ. Littoral Côte d'Opale
Pilotes du ROV : Dominique Fleury et Alain Pottier
Scientifiques : Philippe Koubbi, Catherine Ozouf-Costaz, Stéphanie Pavoine et Olivier Rey
Responsable ROV : Alain Desautez
Hélicoptère : Lylian Robert et Olivier Marcon
Prises de vues extérieures : Alain Desautez, Catherine Ranou et Dominique Fleury
Montage : Philippe Koubbi et Dominique Fleury
© IPEV, Océanopolis, LIMUL, ULCO
Photos :

Le robot sous-marin (ROV) de l'IPEV
En savoir plus:
53 A Census of Antarctic Marine Life
93 International Collaborative Expedition to collect and study Fish Indigenous to Sub-Antarctic Habitats

Parade amoureuse des manchots de Terre d'Adélie

Le Raid de Dumont Durville à Concordia




Durée : 01:27Pris le : 10 janvier 2006Lieu : Antarctique, FranceLe Raid est un système de convois terrestres utilisant des tracteurs agricoles à chenille modifiés et des traineaux spécialement adaptés au transport de charges sur la neige et sur de longues distances. Un convoi type est composé de 2 engins de nivelage et de 6 à 8 tracteurs qui tirent les charges : containers et citernes, réparties sur plusieurs traineaux. L'équipage comprend 9 à 10 personnes dont un médecin. 3 caravanes spécialement étudiées apportent confort et sécurité durant ces traversées qui, aller-retour, durent entre 20 et 25 jours.
3 convois de ce type acheminent 350 T de matériel et de ravitaillement à chaque campagne d'été. Au retour ils évacuent les déchets de la station Concordia.
Réalisation : Yvon Le Gars
Production : ABER Images

Atterrissage sur la banquise

Le 13 Mai je décolle pour Ny-Alesund, je suis toujours fasciné par les arrivées aériennes, qui vous plongent brutalement dans un autre monde: L'amazonie fut impressionnante de ce point de vue qu'en est il d'un monde de glace?
En fouillant les images de l'IPEV, j'ai trouvé cette vidéo de l'arrivée à Concordia en antarctique, l'endroit le plus froid du monde...

Survol de Concordia

Arrivée en Twin Otter à la station polaire franco-italienne Concordia (Dôme C) au centre du continent Antarctique.
Les Twin Otter sont des avions légers très fiables mais à faible capacité (8 personnes par voyage d'une durée de 4 heures) utilisés pour le transport du personnel en Antarctique.

mardi 17 avril 2007

Le réchauffement climatique ?

On parle du réchauffement actuel du climat ! qu'en dire quand au milieux du mois d'Avril on subit des températures de + 28 degrés celsius dans la région parisienne ?
On en profite sur une terrasse en siroptant une bonne leff ;-)

Mais au delà de cette légèreté et dolce vita ?
Et bien comme on le voit dans les 'posts' précédents: Les fontes des glaciers et de la banquise du Groenland, sont revues à la hausse, de même que la calotte glaciaire arctique se fissure (prélude à sa fonte)...

Maintenant revenons à Paris:
- Comment expliquer qu'une ville à la même latitude que Montreal affiche une température moyenne de + 2 à + 3 °C contre -15 à - 25 °C à Montreal au mois de Janvier / Février ?
La réponse est le "gulf stream" courant océanique (océan atlantique) chaud courant vers le nord le long des côtes françaises tempérant ainsi le climat, pour devenir au sud du Groenland un courant froid redescendant le long des côtes canadiennes. Ce courant tempère notre climat.
Mais le réchauffement accélère la fonte des banquises, qui refroidit ce courant, du coup sa fonction 'tempérante' disparaîtra sur notre côte. Alors le réchaufement global provoquera une chute vertigineuse de nos températures en Hiver !

Beau paradoxe n'est ce pas ? et pas moins inquiétant !!!

Valéry Grancher

La banquise arctique plus fragile que l'on ne le croit !


Banquise arctique au voisinage du pôle nord (image NASA). L’image, faisant plus de 600 km de côté, révèle un réseau de gigantesques fractures. Les formes irrégulières en bas à droite sont des nuages.
[1] Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement, CNRS-Université Joseph Fourier de Grenoble

A partir d’observations de surface et de données satellite, des chercheurs français et américains remettent en question le comportement mécanique de la banquise. Usuellement considérée par les modélisateurs comme un fluide visqueux, elle montre tout au contraire un comportement de solide fragile, selon cette nouvelle étude.
La banquise et la façon dont elle se déforme sous l’effet des vents et des courants marins ont fait l’objet d’une attention soutenue de la part des modélisateurs du climat. En effet cette très fine pellicule de glace (quelques mètres d’épaisseur au maximum) se formant à la surface des océans en Arctique et en Antarctique, joue un rôle fondamental dans le climat de la Terre. En réfléchissant une très grande part de l’énergie solaire incidente et en jouant le rôle d’isolant thermique, la banquise contrôle fortement les échanges d’énergie entre l’océan et l’atmosphère en région polaire. Depuis le début des observations satellitaires il y a environ 30 ans, la superficie de la banquise arctique a chuté de plus de 20% en été. Cette diminution, vraisemblablement due au réchauffement climatique, pourrait elle-même renforcer le réchauffement en permettant à l’océan d’absorber une plus grande part de l’énergie solaire.
Dans tous les modèles climatiques actuels, la banquise est considérée comme une couche « fluide » visqueuse. Ceci peut paraître bien surprenant au regard de l’explorateur polaire ou du scientifique de terrain marchant sur une plaque solide parsemée de fractures. Mais les modélisateurs postulent qu’aux grandes échelles de temps (au-delà de quelques jours) et d’espace (au-delà de 10 km), la banquise se comporte effectivement comme un fluide visqueux.
Des chercheurs du LGGE [1], en collaboration avec des Américains de Dartmouth College et de l’Université de Washington, ont analysé des données de contraintes mesurées directement sur la banquise. Ils ont combiné ces mesures à des observations satellite permettant d’observer la déformation de la banquise. Leur étude, qui vient tout juste d’être publiée dans la revue Earth and Planetary Science Letters, démontre que l’approximation des modélisateurs n’est pas correcte. Même aux grandes échelles de temps et d’espace, la banquise ne s’écoule pas comme un fluide visqueux. Elle se comporte comme une plaque fragile parsemée de fractures de toutes tailles, depuis l’échelle du mètre jusqu’à de gigantesques failles parcourant une bonne part du bassin arctique, un peu à l’image des failles de la croûte terrestre. La déformation de la glace se localise fortement au niveau de ces failles, au cours d’épisodes brefs et intenses. Cette découverte nécessiterait de reconsidérer la manière dont la banquise est appréhendée dans les modèles climatiques. Toutefois, introduire les lois mécaniques de la fracturation dans ces modèles ne sera pas une tâche facile pour des raisons de résolution numérique.

Référence : Weiss, J., Schulson, E.M., Stern, H.L. (2007), Sea ice rheology from in-situ, satellite and laboratory observations: Fracture and friction, Earth and Planetary Science Letters, 255, 1-8.

source: http://www.anneepolaire.fr